Les marchés  de matières premières scrutent la Chine

Les efforts entrepris par Pékin pour éviter la surchauffe économique se lisent dans les statistiques commerciales du pays et ... dans sa consommation de matières premières industrielles. En juin, les importations totales ont progressé de + 34,1 %... seulement, contre + 48,3 % en mai en glissement annuel. Quant à la demande de cuivre et de minerai de fer, notamment, elle a diminué pour le troisième mois consécutif. Une information qui a fait reculer les contrats de cuivre sur le Comex de New York en séance lundi.Frédéric Lasserre, responsable de la recherche des matières premières à la Société Généralecute; Générale n'y voit pas le signe avant-coureur d'une panne chinoise. Le pays a mis en marche plusieurs plans de soutien de son activité avec « des projets extrêmement consommateurs de matières premières » dans le ferroviaire, l'électronique et les infrastructures autoroutières qui « ne sont pas tributaires de la croissance économique ». Il attribue les inquiétudes diffuses sur les marchés de matières premières au « manque de lisibilité global ». Selon lui, les marchés sont déstabilisés par la multitude d'annonces de mesures d'austérité, notamment en Europe, alors que l'an dernier les états ont lancé des plans de relance qui ne sont pas encore tous épuisés. La peur d'un scénario en W (une rechute dans la récession), suscite des spéculations sur un déclin de l'activité chinoise, que ce soit par l'éclatement de sa bulle immobilière ou par une contagion des soucis européens. Emmanuel Painchault, responsable de la gestion or et matières premières à la compagnie financière Edmond de Rothschild ne s'inquiète pas non plus de la baisse des importations chinoises de matières premières. Il pense même qu'« on se rapproche d'une tendance qui va redevenir positive ». Pour lui, les mauvais chiffres sont dûs « au rebond extrêmement important de l'année passée et à un effet de base moins favorable ». Il justifie le ralentissement des importations par la volonté du gouvernement chinois « d'éviter la formation d'une bulle immobilière ».freiner la dépendanceEn baissant ses importations au profit d'une production locale, la Chine facilite aussi la transition vers une économie moins dépendante du commerce extérieur. Mais par son poids - elle représente 43 % de la consommation mondiale de zinc, 41 % de celle de cuivre, 38 % pour l'aluminium et 35 % pour le nickel - ses décisions sont susceptibles d'influer sur les cours mondiaux. Pour l'heure nous restons « dans l'ordre des mouvements de marché (...) » indique Frédéric Lasserre.
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