Les Sagas de BFM Radio

STRONG>Une littéraire à ParisElle évite certains mots, de peur que son accent toulousain ne surgisse inopinément. Christine Albanel est pourtant une habituée des coquetteries du pouvoir, elle qui est entrée à l'Élysée à 24 ans. Elle fut la plume de Jacques Chirac à la mairie de Paris, à Matignon puis à l'Élysée. Pourtant, «?la seule chose qui pouvait me pousser vers la politique, c'était le goût de la littérature. J'adorais Balzac, j'adorais Saint-Simon et j'étais peut-être faite pour être une observatrice de la politique?», souligne-t-elle. Car la jeune provinciale entre à l'Élysée par hasard, recommandée par un lointain cousin, alors chef du protocole de l'Élysée, Jean-Mérimée. Elle se souvient?: «?Comme toutes les provinciales je ne sortais pas du Ve arrondissement et je n'avais pas franchi la Seine. Je suis arrivée en métro, descendue à la station Miromesnil et je suis arrivée à l'Élysée avec mon plan.?» Attachée de presse d'Anne-Aymone Giscard d'Estaing, elle vit la fin d'un règne. «?C'était pratiquement un changement de régime, raconte-t-elle. Ce n'était pas la chute de l'Empire romain mais c'était quand même quelque chose.?» L'enseignement secondaire connaît Madame le professeur Albanel pendant une courte année à Luzarches dans le Val-d'Oise. En 1982, Denis Baudouin, une éminence grise de la chiraquie, lui propose de rejoindre Jacques Chirac à la mairie de Paris où elle devient sa plume. Elle forme pendant quatorze ans avec Jacques Chirac, ce couple si particulier des plumes avec leur homme politique. «?Un homme politique veut être rassuré et trouver quelqu'un qui exprime ce qu'il veut dire dans sa langue à lui?», résume-t-elle. Ces deux-là s'entendent si bien qu'elle lui écrit deux de ces plus importants discours?: celui de la commémoration de la rafle du Vél d'Hiv en 1995 et l'hommage à François Mitterrand. Christine Albanel quitte l'Élysée en 2000 pour devenir conseiller d'État. Et trois ans plus tard, prend la tête du château de Versailles, qu'elle transforme en Disneyland selon ses détracteurs. La demeure de Louis XIV lui sera un marchepied pour rejoindre la rue de Valois. «?Quand je suis arrivée, je crois que je ne correspondais pas à l'idée que se faisait le président du ministère de la Culture, qui pour lui devrait peut-être avoir plus d'éclat et c'est vrai, qu'au début, j'étais peut-être trop discrète?», explique-t-elle dans un demi-aveu.Charlotte Richard
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