Confortés par le prix du baril, les pétroliers relancent les investissements

Tétanisés en 2009 par la baisse du prix du baril et l'assèchement du crédit, les pétroliers avaient mis fin à six ans de croissance ininterrompue de leurs investissements dans l'exploration production, qui avaient chuté de 13 %. Mais l'accalmie n'aura été que de courte durée, comme le plongeon du prix du brut. En 2010, selon une étude dévoilée mardi par l'organisme public de recherche IFP-Energies nouvelles (l'ex-Institut Français du Pétrole), le secteur dans son ensemble devrait investir entre 440 et 460 milliards de dollars dans l'exploration-production, un niveau traduisant une croissance de 5 % à 10 %. L'institut prévoit en outre que le seuil historique des 500 milliards, supérieur au précédent record de 2008, pourrait être atteint en 2011 si le baril se maintient à ses niveaux actuels, aux alentours de 80 dollars. Gaz de schistePour les forages à terre, les États-Unis seront, cette année, la région la plus dynamique. Une raison à cela, la ruée sur les gaz de schiste. Ces gaz, présents de manière diffuse dans la roche et non concentrés dans des réservoirs, requièrent de très nombreux forages horizontaux pour leur production. Résultat : le nombre de forages sur le sol américain devrait bondir de 43 % en 2010, dépassant les 60.000 et représentant deux tiers des forages à terre réalisés dans le monde. Hors États-Unis, la croissance est nettement plus modeste, de 3 % seulement. Dans les forages offshore, la situation est renversée. L'accident de BP et le moratoire dans le Golfe du Mexique, partiellement levé mardi soir par la Maison Blanche, devraient entraîner une baisse de 15 % à 20 % des forages en mer en Amérique du Nord cette année. Selon Olivier Appert, le président de l'institut, les nouvelles réglementations mises en oeuvre sur place vont renchérir les coûts de production en offshore profond « d'au moins 20 % ». Le relèvement du plafond des amendes en cas d'accident, de 75.000 dollars à 1 milliard, exclura « de facto » les indépendants de la région, ajoute-t-il. Hors États-unis, les régions les plus dynamiques pour l'offshore seront cette année l'Afrique de l'ouest (+ 28 %) et la Chine (+ 26 %). Globalement, le nombre de puits devrait croître de 7 %. Selon l'IFP-Energies nouvelles, plus de 30 champs par an devraient entrer en production par plus de 1.000 mètres d'eau d'ici à 2014. O. H.
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