La SEC veut remettre de l'ordre dans les pratiques de marché aux États-Unis

Trading à haute fréquence, colocation, accès sponsorisé?: la Securities & Exchange Commission (SEC), le régulateur américain, se penche sur les dernières pratiques de marché à la mode. Supplantant les hommes, le trading algorithmique (via traitement informatique) permet désormais de saisir en un temps infime les moindres opportunités, en découpant et en transmettant les ordres de manière optimale. La vitesse est devenue la variable clé, poussant les Bourses dans une course à la milliseconde, voire la microseconde. Les volumes d'activité ayant souffert de la crise, c'est à celle qui offrira la vitesse d'exécution la plus rapide pour attirer ce trading à haute fréquence qui représenterait 60 à 70 % des volumes d'échanges aux États-Unis et 30 % en Europe. Pour des gains de temps supplémentaires, les Bourses en sont même venues à ouvrir leurs centres informatiques pour héberger les ordinateurs des participants?: la colocation. Ces évolutions ne sont pas sans poser des questions?: l'accès au marché est-il toujours équitable?? Le marché est-il toujours efficient?? L'investisseur de long terme est-il lesé?? La SEC a décidé hier de consulter sur ces sujets avant de proposer de nouvelles règles.Mais elle est passée à l'action sur l'accès sponsorisé. À la recherche de volumes, les opérateurs, avec le soutien des régulateurs, ont permis à leurs membres d'offrir un accès direct au marché à leurs gros clients, sous leur propre identifiant. Cette pratique représenterait déjà 50 % de l'activité aux États-Unis. Mais qui effectue désormais le contrôle des risques?? Pour Mary Schapiro, la présidente de la SEC, il n'est plus question pour un intermédiaire de « confier ses clés de voiture sans rester dans le véhicule et avoir vérifié que le conducteur a bien son permis et respecte les règles avant même de démarrer ». La SEC a proposé hier d'interdire tout accès non filtré en imposant aux intermédiaires de mettre en place des contrôles de gestion des risques avant exécution des ordres et de veiller au bon respect des règles en vigueur.La crise financière a ouvert une brèche en matière de régulation. Pour les autorités, c'est l'occasion de revoir le fonctionnement des marchés. Et certains y veillent. Aux commandes depuis un an, Mary Schapiro a déjà proposé d'imposer davantage de transparence sur les « dark pools » (pôles de liquidité à la transparence minimale) et d'interdire les ordres « flashés » (permettant de soumettre son ordre à un petit groupe de contreparties avant d'être redirigé sur le marché) sur le principe d'équité.
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