Tremblement de terre meurtrier en Haïti

C'est dans une capitale presque rayée de la carte que les Haïtiens se sont réveillés mercredi, sur fond de scènes dantesques d'immeubles écroulés, de rues éventrées, de magasins pillés et de nuages de poussière recouvrant les dégâts causés par un gigantesque tremblement de terre. De magnitude 7 sur l'échelle de Richter, le séisme a frappé Port-au-Prince, la capitale de la petite île de la Caraïbe mardi à 16 heures 53 locales. Pendant plus d'une minute, le pays, à cheval sur deux plaques tectoniques, l'une pour l'Amérique du Nord, l'autre pour la Caraïbe, a tremblé. Une secousse suivie de dizaines d'autres, de moindre ampleur. Puis les cris, la panique, le chaos. Et enfin la nuit, sans téléphone ni électricité. vingt-quatre heures après le séisme, les premières estimations, déjà révisées à la hausse, parlaient de 3.000 morts. peut être 100.000 victimesC'est « inimaginable », déclarait mercredi le président haïtien René Preval au « Miami Herald », dans son premier entretien depuis la catastrophe, à laquelle il a survécu avec son épouse Elisabeth alors que le palais présidentiel est détruit. « Le Parlement s'est effondré. L'hôtel des impôts s'est effondré. Des écoles se sont effondrées. Des hôpitaux se sont effondrés. Il y a beaucoup d'écoles avec beaucoup de morts dedans. » Le Premier ministre, Jean Max Bellerive, a de son côté estimé que le bilan humain pourrait largement dépasser les 100.000 victimes.Cette nouvelle catastrophe touche Haïti, où la pauvreté est endémique, alors que le pays se relève à peine d'une série de 4 cyclones dévastateurs qui l'ont frappée en 2008, faisant plus de 800 morts et 1 million de sinistrés (sur 9 millions d'habitants que compte le pays). Le tremblement de terre de mardi, le plus grave qu'ait connu l'île depuis plus de deux siècles, n'avait pas été précédé de signes annonciateurs qui auraient permis aux populations de tenter de se protéger. Pis, à seulement 10 kilomètres sous la croûte terrestre, la secousse a été d'autant plus dévastatrice qu'elle a pu se propager avec encore toute sa force. Ajoutées à cela la mauvaise qualité des constructions, la déficience des infrastructures (routes, hôpitaux) et les difficultés des équipes de secours à arriver sur place, dans une ville d'environ 2 millions d'habitants, surpeuplée et déjà chaotique en temps normal, et le tribut à payer ne peut qu'être très lourd.mobilisation Face à la gravité de la situation, la communauté internationale se mobilise. Le président américain, Barack Obama, a annoncé mercredi l'envoi imminent d'équipes de secours. La France a dépêché deux avions, l'un à partir de Marseille, l'autre de Fort-de-France, amenant sauveteurs et aide d'urgence. Le secrétaire d'État à la Coopération, Alain Joyandet, se rendra samedi sur place (où résident 1.200 expatriés français). De même, le Brésil devrait envoyer des secours, ainsi que 10 millions de dollars d'aide. Les institutions internationales et les gouvernements s'engageaient de leur côté à mobiliser des fonds d'urgence. La Banque mondiale a promis une enveloppe, dont le montant n'est pas encore décidé. La Commission européenne a débloqué 3 millions d'euros. Les Pays-Bas ont promis 2 millions d'euros, et l'Allemagne, 1 million et demi d'aide de secours. Avant de reconstruire la ville, il faudra déjà panser les plaies. De Miami à New York en passant par Montréal et Paris, les communautés d'Haïtiens émigrés tentaient par tous les moyens d'obtenir des nouvelles d'un pays coupé du monde.
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