Jean-Claude Mailly devrait rempiler à la tête de FO

C'est un Jean-Claude Mailly serein qui ouvre ce lundi à Montpellier le 22e congrès de Force ouvrière. Agé de 57 ans, le secrétaire général de FO depuis 2004 devrait être reconduit pour un troisième mandat à la tête d'une organisation souvent qualifiée d'auberge espagnole abritant tant des militants proches de l'UMP, que des trotskistes ou des socialistes. Depuis son dernier congrès, à Lille en 2007, la troisième force syndicale - qui revendique quelque 500.000 adhérents - a vu la donne changer. La réforme de la représentativité syndicale de 2008, portée par la CFDT et la CGT, est passée par là. Pour être représentatifs, les syndicats doivent désormais recueillir 10 % des voix aux élections professionnelles dans les entreprises (8 % au niveau des branches et du pays). Conséquence : « Dans les entreprises, nous sommes en élections permanentes », regrette Jean-Claude Mailly. Cette réforme qu'il qualifie de « bal des hypocrites », puisqu'elle vise à faire bouger le paysage syndical, laisse des traces. Au plan national (FO a reculé de 2,5 points aux prud'homales de 2008 à 15,5 % des voix), mais également dans les entreprises, où l'organisation se retrouve parfois boutée hors les murs (ex : SNCF), mais aussi consolidée dans d'autres (ex : Airbus). Et à ceux qui prédisent un avenir sombre à FO en 2017 (c'est-à-dire après le deuxième cycle électoral, qui suivra le cycle en cours dont les résultats seront connus début 2013), Jean-Claude Mailly répond qu'il n'est « pas inquiet ». FO table notamment sur la décentralisation de son organisation pour rallier des syndicats, notamment autonomes, comme ce fut récemment le cas dans la police, les douanes ou le transport aérien. Avec les autres syndicats, FO cultive sa différence. On l'a vu avec l'intersyndicale contre la réforme des retraites, en mettant tantôt un pied dedans, tantôt un pied dehors, au risque parfois d'avoir une position peu lisible. FO a ainsi fait cavalier seul en organisant le 15 juin sa propre manifestation et en appelant à une grève de 24 heures. Mais Jean-Claude Mailly, qui entretient de mauvaises relations avec son homologue de la CGT, Bernard Thibault, assume : « Je suis pour l'unité d'action, mais pas pour le syndicat unique. »Pas d'opposition interneÀ Montpellier, ce trublion ne devrait pas rencontrer d'opposition interne, car « il n'y a pas aujourd'hui de sujet clivant, reconnaît-il. Il risque toutefois d'être interpellé par des congressistes, notamment sur la signature par FO de l'accord sur la modernisation du marché du travail qui a notamment donné naissance à la rupture conventionnelle. Et parmi les résolutions qui seront soumises au vote des militants, figure celle destinée à accroître le nombre d'adhérents, dont 56 % sont issus du privé. Isabelle Moreau
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