Nouvelle offensive dans la stratégie mondiale de Julius Baer

Julius Baer a annoncé lundi 13 aout le rachat des activités internationales de gestion de fortune de Merrill Lynch à Bank of America. Cette acquisition coutera à la banque helvétique entre 680 et 860 millions de francs suisses (566 à 716 millions d\'euros). Soit l’équivalent de 1,2% des actifs sous gestion transférés par Bank of America, évalués entre 57 et 72 milliards de francs suisses.251 milliards de francs suisses d’actifs sous gestion L’opération dopera de 40% le montant total d’actifs gérés par Julius Baer, atteignant ainsi la bagatelle de 251 milliards de francs suisses.La transaction doit être finalisée d’ici à la fin de l’année 2012 ou au début 2013, à condition que les actionnaires de la grande banque privée suisse l\'approuvent. Elle lui permettra de mettre la main sur une entité comptant près de 2.000 employés (dont plus de 500 conseillers financiers), et d’afficher ainsi une présence dans plus de 25 pays.A l’exception du Qatar qui ne regarde pas à la dépense, les rachats de banques privées ne sont pourtant pas vraiment au goût du jour en 2012. Le royaume qatari a en effet finalisé le rachat de Dexia BIL en Avril dernier, puis celui de la banque privée KBL, filiale luxembourgeoise du groupe belge KBC. Nouvelle offensive dans sa politique d’expansion internationaleL’institution zurichoise apporte de cette façon une nouvelle démontration de sa politique aggrésive  d’expansion internationale. Déjà fin juillet, elle avait annoncé un partenariat avec Bank of China, avec l’intention de percer sur le marché de l\'empire du milieu. L’objectif ultime de Julius Baer est de renforcer sa présence sur les marchés émergents à forte de croissance comme l\'Asie, l\'Amérique latine et le Moyen-Orient. Boris Collardi, directeur général de Julius Baer, le confirme d\'ailleurs: « cette acquisition fera nettement progresser notre stratégie de croissance et renforcera considérablement sa position de leader dans ses opérations mondiales de banque privée\". Une fois l’accord avec Bank of America finalisé, les marchés émergents seront, de fait,  à l\'origine de la moitié des activités de Julius Baer.Les analystes se montrent toutefois circonspects sur l\'apport immédiat de cette opération.  Teresa Nielsen de la banque Vontabel estime notamment que l’opération devrait s\'avérer délicate au regard des risques, des coûts d’intégration et des besoins supplémentaires en capitaux qu’elle nécessitera. Les investisseurs semblaient du même avis : l’action de Julius Baer a reculé de 7,42% dans la journée de lundi à 32,80 francs suisses (27,20 euros). Recul qui avait peut-êter aussi pour origine un autre motif :  Surveillée par de nombreuses autorités étrangères dans le cadre d\'enquêtes sur des cas d\'évasions fiscales, Julius Baer est par ailleurs sur la défensive. Comme UBS, elle est d\'ailleurs dans le collimateur du fisc allemand, si l\'on en croit le quotidien germanique Frankfurter Allgemeine Zeitung dans son édition du samedi 11 aout.  Motif du reproche : l’institution zurichoise est soupçonnée d’aider ses clients à frauder, notamment en transférant d’importantes sommes d’argent vers l’Asie.Du coup, la perspective d\'un bénéfice par action en hausse de 15% en 2015, tel que mentionné par la direction pour chiffrer l\'apport de l\'acquisition annoncée ce matin est passée complètement inaperçue.     
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