Emmanuel Hoog, gardien de la mémoire pour écrire l'histoire

Mémoire année zéro ». C'est le titre de son livre, sur les rayons des librairies depuis la semaine dernière. « La France entretient un rapport compliqué avec sa mémoire. Elle a peur de quitter son histoire sur laquelle elle a construit son identité. Il y a une bulle mémorielle comme il y a eu une bulle financière », souligne Emmanuel Hoog, PDG de l'INA (Institut national de l'audiovisuel). Pourtant « une bonne gestion de l'avenir passe par une bonne gestion du pass頻, dit celui qui a dépoussiéré l'INA depuis 2001 et mené le chantier de la numérisation des archives audiovisuelles françaises. « 130 kilomètres de rayonnage physique sur un disque dur », s'enthousiasme-t-il. À ce jour, 3,5 millions d'heures sont numérisés, faisant de la France le seul pays au monde pouvant dire qu'il n'aura perdu aucune image par obsolescence. Le site Internet Ina.fr, créé en 2006, fournit un accès gratuit à près de 25.000 heures d'images. Il enregistre 1.500.000 visiteurs uniques par mois. L'INA va bientôt lancer une Web radio et une chaîne de télévision. Des professionnels du monde entier, notamment des États-Unis, se rendent à son siège à Bry-sur-Marne pour approcher sa technologie et son expertise. « L'INA permet d'exprimer sur le terrain de l'image un discours de cohérence entre la caverne d'Ali Baba et le dépotoir qu'est Internet », souligne son PDG.Emmanuel Hoog, 47 ans, baigne dans la culture depuis tout petit. Son père, Michel, était conservateur en chef du musée de l'Orangerie. Sa mère, Simone, a été conservateur en chef au château de Versailles. Tout naturellement, à sa sortie de l'ENA en 1988 (promotion Michel-de-Montaigne), il intègre le ministère de la Culture et de la Communication. Il sera plus tard conseiller chargé de la culture, de l'audiovisuel et des médias auprès de Laurent Fabius, d'abord à la présidence de l'Assemblée nationale (1997-2000) puis au ministère de l'Économie, des Finances et de l'Industrie (2000-2001). Administrateur du Théâtre de l'Odéon de 1992 à 1997 puis directeur délégué du Piccolo Teatro à Milan (1997-1998), il est à l'origine, aux côtés de Jack Lang, du Printemps des poètes, dont il a été directeur de 1995 à 2001. En 2006, il est devenu président de la Maison de la poésie.Amour partagéIl revendique un goût pour la culture populaire, rejetant « l'emprisonnement dans l'idée d'une culture savante. » « On peut lire Barthes et écouter les Beatles. Amour partagé. J'adore les Clash groupe punk rock britannique, qui est pour moi un groupe mythique », ajoute-t-il.« La relance européenne passera par la culture ou ne se fera pas », écrit-il dans « Mémoire année zéro ». Président de la Conférence permanente de l'audiovisuel méditerranéen-COPEAM, il rassemblera en avril 2010, à Paris, les diffuseurs du pourtour méditerranéen afin de mettre en place un audiovisuel partagé.
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