La mesure du PIB mise en cause

ÉconomieC'est ce matin, dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne, que Nicolas Sarkozy recevra le rapport de la Commission consacrée à la mesure de la performance économique et du progrès social. Petite bizarrerie, après plus de dix-huit mois de travail, le document réalisé par un aréopage international d'économistes, sous l'égide du Prix Nobel Joseph Stiglitz, ne comporte pas une? mais deux introductions. Car si les 22 membres de la Commission ont bien accepté de cosigner la synthèse générale ? un document de 12 pages résumant les travaux de leurs trois groupes de travail consacrés à la qualité de la vie, à la mesure du PIB, et au développement durable et à l'environnement ?, un deuxième texte, plus politique, n'a pas réuni de consensus au sein de la Commission. Présenté au mois de juin dernier, il a même dû être retiré du rapport final, mais figurera quand même dans sa présentation d'aujourd'hui, sous forme de propos introductif signé uniquement par Joseph Stiglitz, le président de la Commission, Amartya Sen, conseiller, et Jean-Paul Fitoussi, coordinateur. désaccordLa raison du désaccord au sein de la Commission ? La relation qu'établissent les trois personnalités entre la crise actuelle et les mauvais indicateurs économiques. Ces derniers, biaisés par l'importance des transactions financières, n'auraient pas suffisamment laissé apparaître le creusement des inégalités, en particulier dans l'économie américaine. Selon Joseph Stiglitz, il est indispensable de corriger les instruments de bord dont dispose l'économie mondiale pour éviter une nouvelle crise. Cette explication, jugée trop politique, est à l'origine des tensions entre membres de la Commission, notamment entre Français et Américains. Reste le rapport lui-même, fruit de plus de un an et demi de travail et de trois séances plénières, à Paris et à New York. Son objectif, fixé par Nicolas Sarkozy, était d'identifier les faiblesses des mesures actuelles de la performance économique et de forger des indicateurs offrant une image pertinente du bien-être social et du développement durable. Non seulement la Commission espère voir ses conclusions reprises par la France, mais ses membres ont l'ambition de porter leurs travaux dans les grandes institutions internationales. La présence aujourd'hui à la Sorbonne de Juan Somavia, directeur général de l'Organisation internationale du travail, et de Angel Gurria, secrétaire général de l'OCDE est, de ce point de vue, de bon augure. Laurent Chemineau et Éric Chol
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