Le « Davos d'été » ne croit pas en la reprise mondiale

forum Certes, l'économie mondiale montre des signes de redémarrage. Certes, les statistiques officielles tentent à signifier une sortie de la crise. Cependant, pour la plupart des acteurs présents au Forum économique mondial de Dalian, dit le « Davos d'ét頻, qui s'est tenu de jeudi à samedi dernier dans cette cité portuaire du nord de la Chine, la réalité s'avère bien moins rose. Zhu Min, vice-président de Bank of China, juge que « si on atteint en 2009 une croissance mondiale de 1,5 % à 2 %, ce sera déjà très bien. Je ne vois quoi qu'il en soit aucun rebond aux États-Unis. Les chiffres sont positifs en Corée du Sud, au Japon et aux États-Unis d'un mois sur l'autre mais, sur un an, le recul de l'économie est très net. » Joseph E. Kasputys, le président de la société d'analyse IHS Global Insight, n'est pas du tout confiant pour les États-Unis. « En 2010, on aura au mieux une croissance de 2 %, » estime-t-il. « Sans le plan de relance, elle se serait limitée à 0,5 %. Si, à court terme, je ne suis pas inquiet, mes craintes concernent 2011 et les années suivantes. L'endettement des États et du gouvernement fédéral est très préoccupant, surtout qu'ils ne se porteront pas mieux après le plan. » Les conséquences pour l'économie mondiale seront donc d'autant plus grandes que, selon lui, « personne ne pourra remplacer les consommateurs américains, et en tout cas pas les Chinois. » signal d'alarmeLa santé économique de l'empire du Milieu n'est en effet guère plus rassurante. Selon Xu Xiaonian, professeur d'économie et de finance à l'École de commerce internationale Chine-Europe de Shanghai, « le gouvernement a brûlé de l'argent. En Chine, nous avons une expression qui dit : ?Donner du poison pour étancher sa soif?. Aujourd'hui, atteindre 8 % de croissance semble aisé, mais ce ne sera bientôt plus le cas. La croissance va largement baisser. Et tous les pays d'Asie et le monde entier le sentiront. » Aussi, les analystes tirent un signal d'alarme. « Les économistes et les banques centrales craignent l'inflation, mais la déflation est bien plus dangereuse et bien plus difficile à régler », s'inquiète Heizo Takenaka, directeur de l'Institut de recherche sur la sécurité globale et ancien ministre japonais. Un point de vue largement partagé par ses collègues économistes. Comme l'explique Stephen S. Roach, le président de Morgan Stanley, basé à Hong Kong, « si nous avons à faire avec le plus important plan d'investissement mondial en temps de paix de l'histoire, nous devrons dans quelques mois faire face au plus gros désengagement étatique de l'histoire. Comment pourrons-nous y faire face ? »Tristan de Bourbon, à Dal
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