Les profits de JPMorgan dopés par la baisse des provisions

JPMorgan a donné le tempo. La deuxième banque américaine par les actifs a fait état mercredi d'une progression de 23 % de ses profits au troisième trimestre, à 4,4 milliards de dollars. Elle fait ainsi mieux qu'attendu par les marchés, qui misaient sur une hausse très limitée. Et l'établissement new-yorkais place la barre très haut pour ses principaux concurrents, Bank of America et Citigroup, qui publieront leurs performances trimestrielles la semaine prochaine. En juillet, ces deux banques avaient eu du mal à soutenir la comparaison.Alors que les analystes doutaient de la capacité de réduire les provisions pour créances douteuses, JPMorgan a continué dans cette voie au cours de l'été. Au deuxième trimestre, l'ensemble des banques américaines n'avaient en effet accumulé que 40,3 milliards de dollars pour couvrir leurs pertes, le plus faible montant depuis le premier trimestre 2008. Cela leur avait permis d'engranger 18 milliards de profits, selon les chiffres fournis par la Federal Deposit Insurance Corp (FDIC). Mais la poursuite de cette politique était rendue incertaine par le ralentissement de la croissance.10.000 embauches prévues« Nous estimons que les pertes liées au crédit vont demeurer à des niveaux élevés lors des prochains trimestres, a lui-même reconnu Jamie Dimon, le patron de la banque. Si les conditions économiques se détérioraient, les pertes liées au crédit pourraient à nouveau s'orienter à la hausse. » Pourtant, JPMorgan a encore abaissé ses provisions, tombées à 3,2 milliards de dollars contre 3,9 milliards au cours des trois mois précédents. Au troisième trimestre 2009, le montant des provisions s'était élevé à 9,8 milliards de dollars. C'est dans les activités liées au particulier (réseau de détail et cartes de crédit) que le coût du risque a le plus reculé : 1,8 milliard de dollars contre 7 milliards l'an passé. Du coup, les performances de ces deux branches se sont nettement améliorées, en dépit d'un repli de leurs revenus (-12,7 %). Le réseau de détail affiche ainsi un bénéfice de 907 millions de dollars et les cartes de crédit ont contribué à hauteur de 735 millions aux profits (contre une perte de 700 millions).L'évolution est moins flatteuse pour la banque d'investissement. Malgré la poursuite des reprises de provisions, certes toujours très modestes (142 millions de dollars), ce métier a vu son résultat net plonger de 33 %, à 1,29 milliard de dollars. Sa contribution aux profits du groupe ne représente plus que 29 % de ses bénéfices contre 54 % au troisième trimestre 2009. La banque d'investissement a été pénalisée par un été particulièrement calme sur fond d'incertitudes conjoncturelles et politiques : ses revenus sont ainsi passés de 7,5 milliards de dollars l'an passé à seulement 5,4 milliards (-29 %). C'est d'ailleurs l'ensemble des revenus du groupe qui recule, avec un produit net bancaire en baisse de 11 % (23,8 milliards de dollars). Mais cela n'empêchera pas JPMorgan d'embaucher 10.000 personnes cette année aux États-Unis.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.