Les entreprises publiques n'ont pas été épargnées par la crise

L'année 2009 ne restera pas un grand cru dans les annales de l'État actionnaire. Le rapport 2010 sur l'exercice de l'an passé, réalisé par l'Agence des participations de l'État (APE) et que « La Tribune » a pu consulter en avant-première, témoigne de la brutalité de la crise, qui a touché toutes les entreprises du secteur. Pour les 57 sociétés concernées, employant au total 1,893 million de personnes (+ 3.700 par rapport à 2008), le résultat net part du groupe a reculé de 23,75 milliards à 7,4 milliards d'euros (? 68,8 %) entre 2008 et 2009. Certes, les bons résultats de 2008 s'expliquaient en partie par des éléments exceptionnels.Mais, dans ce rapport, les autres grands indicateurs sont aussi à la baisse. Le chiffre d'affaires 2009 des entreprises publiques s'établit à 128,5 milliards d'euros, contre 147,9 milliards en 2008, soit une diminution de 19,4 milliards d'euros. Celle-ci est liée en partie à des changements de périmètre de certains actifs, mais aussi à la mauvaise forme de certaines entreprises, à l'instar d'EDF (baisse du chiffre d'affaires de 2 milliards d'euros), de Nexter (? 0,3 milliard) ou de La Poste, affectée par les baisses d'activité sur le courrier national.Troisième indice du choc de la crise, le portefeuille de participations cotées de l'État a lui aussi fondu, s'inscrivant au 1er septembre 2009 à 88 milliards d'euros contre 95 milliards un an plus tôt. Ce recul du portefeuille coté de l'APE atteint sur un an 7,41 %, « à comparer à une hausse du CAC 40 de 1,13 % sur la même période », note l'étude de l'agence de Bercy. Cette médiocre performance s'explique en particulier par l'importance des valeurs énergétiques dans le portefeuille de l'État actionnaire (GDF Suez et EDF pèsent pour 80 %) alors que ces deux titres ont reculé au cours de la période de plus de 11 %.Retour à la normale en 2011Enfin, sur un plan financier, les entreprises publiques ont vu leur endettement s'accroître de 29,7 milliards d'euros entre 2008 et 2009, passant de 136,2 milliards à 165,9 milliards d'euros. Toutefois, nuance le rapport, « le ratio rapportant la dette nette aux capitaux propres demeure quasiment stable s'établissant à 1,20 contre 1,23 au titre de l'exercice 2008 ».Activité impactée par la crise, bénéfices en recul?: logiquement, l'État fait les frais de la petite forme des entités publiques. « L'ensemble des dividendes perçus par l'État actionnaire en 2010 devrait s'établir à 4,2 milliards d'euros contre 5,5 milliards en 2009, indique le rapport. Après une hausse continue des dividendes perçus par l'État actionnaire depuis 2004, la tendance s'est inversée en 2009 traduisant l'impact de la crise économique. » En 2011, pronostique toutefois Christine Lagarde, la situation devrait revenir à la normale. Surtout, avec la nomination le 3 août de Jean-Dominique Comolli au poste de commissaire aux Participations de l'État, le gouvernement entend renforcer le rôle d'actionnaire de l'État, en l'orientant vers une fonction de stratège industriel. Éric Chol
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