La Fédération européenne de football réclame sa part des paris en ligne français

En matière de paris sportifs en ligne, la France a innové. Comme le prévoit la loi française qui a ouvert le secteur des jeux d'argent à la concurrence en juin, les opérateurs versent aux fédérations sportives un pourcentage des montants pariés par les joueurs sur leurs compétitions. BetClic, Bwin ou Eurosporbet versent à la Ligue de football professionnel (LFP), 1 % des mises faites sur le championnat de Ligue 1. Le mouvement sportif européen rêve d'étendre ce dispositif. Ainsi, l'Union européenne du football, l'UEFA, a lancé une consultation auprès des opérateurs français. Selon une lettre transmise au début du mois, et dont « La Tribune » a pris connaissance, l'UEFA indique que conformément au code du sport, « aucune offre légale de pari ne peut être proposée sur ses compétitions sans l'accord exprès de l'UEFA ». Et d'enfoncer le clou en précisant « qu'un tel accord [sera] matérialisé par la conclusion d'un contrat ».« L'endroit d'où l'on parie »La fédération, qui est en train d'envoyer « un cahier des charges », invite donc les opérateurs à prendre contact avec elle pour « convenir des modalités ». Actuellement, la loi française oblige les opérateurs à payer uniquement pour les événements qui se déroulent sur le territoire, excluant les compétitions à l'étranger même lorsqu'elles sont le fait d'un organisateur français, comme le Dakar, le rallye créé par Amaury Sport Organisation (ASO). Pour l'instant, seules les fédérations françaises (tennis, football, rugby...) ont signé des contrats avec les sites de paris. Selon l'Autorité de régulation des jeux en ligne (Arjel), l'UEFA serait fondée à faire payer les opérateurs sur les matchs se déroulant en France. Mais la Fédération européenne, aidée selon nos informations par le cabinet Clifford Chance, a poussé plus loin la lecture de la loi française, et rêve de faire payer les opérateurs pour toute la Ligue des Champions et la Ligue Europa. « L'objet de la loi est de protéger le consommateur français et l'intégrité du sport. Donc, ce qui importe, c'est l'endroit d'où est pris le pari, et non le lieu où se déroule la compétition », justifie-t-on à l'UEFA. Le montant réclamé aux opérateurs se situe « dans les pratiques du marché », soit environ 1 % des mises. Les opérateurs font tout pour faire annuler le dispositif français. BetClic a tenté de porter le sujet devant le Conseil constitutionnel et Unibet a écrit au Premier ministre (« La Tribune » du 29 septembre). Pour le moment, le rendement du droit au pari est faible, les joueurs misant surtout sur les championnat étrangers. Sur 10 millions d'euros misés chaque semaine sur le football, entre 1,5 et 2 millions sont consacrés à la Ligue 1 et la Ligue 2. La situation pourrait demain évoluer.Lire aussi Page 20
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