Chômage, croissance, dette, énergie... les principales déclarations de François Hollande

Six mois après son élection, le chef de l\'Etat a donné sa première conférence de presse. Quelque 400 journalistes étaient attendus sous les ors du palais de l\'Elysée de 17 heures à 19h30 ce mardi. Chômage, Compétitivité, budget, énergie... sur les questions économiques, de lourds dossiers s\'entassent sur le bureau du président qui ont été évoqués lors de cette intervention.En voici les grandes lignes:L\'analyse de la situation• \"Une alternance change le pouvoir mais elle ne change pas la réalité\" Dans son discours d\'introduction, François Hollande relève que \"la situation est grave\". Il rappelle que le chômage n\'a \"cessé de croître depuis 17 mois\", que la dette se creuse, que la \"France est au 17e rang pour son industrie de la zone euro\". Six mois après son arrivée au pouvoir, il évoque rapidement les premiers travaux du gouvernement, avec les décrets sur la réduction de 30% de leur rémunération, l\'augmentation des allocation de rentrée scolaire, le rétablissement partiel de la retraite à 60 ans, mais aussi les projets de loi de budget pour 2012 et 2013. \"Une politique n\'est pas une accumulation de propositions ou de mesures aussi fortes soient-elle\". • \"Nous vivons bien plus qu\'une crise, nous vivons un changement du monde\" \"C\'est pourquoi, depuis six mois, j\'ai fait mes choix et je m\'y tiens sans avoir besoin de prendre je ne sais quel tournant, je ne sais quel virage car ces choix sont conformes à mes engagements, à mes principes et surtout, aux intérêts de la France\", lance le chef de l\'Etat en réponse aux critiques, à gauche, portant sur une apparente inflexion de sa politique. Les grandes orientations • \"12 milliards d\'économies par an\" Revenant sur la réduction des déficits prévue pour les années à venir, suite à une question, François Hollande concède que les économies atteindront \"12 milliards d\'euros d\'économies par an\". Il s\'agit des 50 milliards sur cinq ans évoqués plus tôt, auxquels il faut ajouter les 10 milliards supplémentaires du pacte de compétitivité. Des économies que le président compte faire en réduisant les effectifs dans la fonction publique, sauf dans l\'éducation nationale. \"La question est de savoir comment nous nous organisons. Cela commence dans chaque administration, y compris dans cette maison\", indique-t-il. • \"Toute ma politique c\'est une mobilisation contre le chômage\" \"Ce sera la priorité du quinquennat, ce sera ma priorité\", affirme le président socialiste qui reconnaît que \"ce n\'est pas la première fois qu\'un \"président fait cette promesse\". Mais \"tout n\'a pas été tenté\", affirme-t-il. François Hollande met en particulier en avant les \"emplois d\'avenir\" et les \"contrats de génération\". Plus généralement, François Hollande affirme qu\'il souhaite que \"les jeunes vivent mieux dans cinq ans qu\'aujourd\'hui\". Il rappelle qu\'il compte réitérer cet exercice de la conférence de presse \"tous les 6 mois et toutes les fois qu\'il sera nécessaire.\" Le rapport Gallois et le pacte de confiance • Louis Gallois \" a été utile pour fournir une évaluation incontestable\" A plusieurs reprises, François Hollande a défendu le rapport présenté par l\'ancien patron d\'EADS sur la compétitivité. Il a plusieurs fois justifié son choix de confier cette mission à \"un grand industriel\", au fait des questions franco-allemandes. François Hollande estime ainsi que toutes les forces politiques du pays, qu\'ils \"soient de droite et de gauche\" - sauf plusieurs exceptions comme sur les gaz de schiste - , \"ont trouvé ce diagnostique juste\". Le texte aurait à cet égard servi de \"prise de conscience\". Mais pas question pour autant de confier un portefeuille ministériel à Louis Gallois \"La politique c\'est déjà difficile pour les politiques\", lance le chef de l\'Etat. \"Ce n\'est pas un métier, mais c\'est une expérience\", précise-t-il. Et d\'ajouter : \"le pire serait de le faire entrer dans le gouvernement mais ce ne sera pas le cas\". • \"Le décrochage productif c\'est le mal français\" Après avoir expliqué qu\'il avait demandé à Jean-Marc Ayrault d\'agir \"à marche forcée\" pour redresser le pays, avec 50 milliards d\'euros d\'économies prévues sur cinq ans, François Hollande en vient à la compétitivité. Il défend le rapport remis par Louis Gallois - \"un homme de bien\" - le 5 novembre. Réfutant l\'idée qu\'il était commandé pour ne pas être appliqué, le chef de l\'Etat argue que son \"pacte\" sur la compétitivité a été présenté le lendemain. Il justifie notamment les 20 milliards d\'euros d\'allègements fiscaux accordés aux entreprises. Concernant le coût du travail, François Hollande estime que \"le coût du travail, n\'est pas tout, mais c\'est tout sauf rien\". Ces 20 milliards n\'étaient donc \"pas un cadeau\" selon lui, mais \"un levier qui offre au système productif un moyen de traverser la crise\". \"Cette mesure, qui a fait parler, aura un effet immédiat\", affirme-t-il. Le président a insiste également sur les contreparties offertes, notamment une évaluation du dispositif au niveau national à laquelle participeront les partenaires sociaux. • \"La fracturation hydraulique est une atteinte considérable à l\'environnement\" Concernant les gaz de schiste, \"Il y a eu une loi en 2011 - je rappelle que j\'ai été élu en 2012 - qui interdit l\'exploitation et l\'exploration des mines d\'hydrocarbures. (...) \", explique François Hollande. \'La recherche continue sur d\'autres techniques\", ajoute-t-il. \"J\'ai fixé le cap et je m\'y tiens.\" A cet égard, François Hollande évoque la conférence environnementale de septembre au cours de laquelle il a signifié son refus d\'explorer et d\'exploiter les gaz de schiste en France pour le moment. Il réfute en outre toute pression \"de telle ou telle force politique\", en réponse aux critiques qui voyaient dans ce refus de la fracturation hydraulique une concessions aux Verts. • Le taux de TVA sur la restauration sera fixé \"une fois pour toutes\" à 10% Concernant la \"restructuration\" de la TVA, François Hollande évoque le \"feuilleton\" du taux de TVA sur la restauration. Celui-ci sera fixé \"une fois pour toutes\" à 10% indique-t-il après avoir expliqué à nouveau que le taux \"normal\" et intermédiaire seraient réévalués au 1e janvier 2014 pour \"qu\'en 2013\" rien ne soit \"demandé aux Français\". • \"Je continuerai à dire que nous avons besoin de plus de croissance\" Défendant d\'une part la nécessité de réduire les déficits pour \"ne pas mettre en péril la signature de la France\" vis-à-vis de ses partenaires européens, François Hollande rappelle aussi son engagement pour la croissance. \"Quel est le sens de mon action au niveau européen si ce n\'est celui-là?\", interroge-t-il. Il évoque ensuite le cas des Etats-Unis où \"Barack Obama doit briser le mur de la dette\" tout en étant \"convaincu qu\'il convient de mettre de la croissance\". Puis le chef de l\'Etat fait un lapsus, parlant d\'abord de 3% de croissance au lieu de 3% de déficit maximum, l\'objectif à atteindre. Pour y parvenir \"nous allons tout faire pour avoir [les] 0,8% de croissance\" sur lesquels table le gouvernement pour son projet. L\'Europe • \"Je suis pour une Europe à plusieurs vitesses\" Le chef de l\'Etat se prononce \"pour que certains pays puissent aller plus vite que d\'autres, c\'est le sens de la taxe sur la transaction financière\". Il affirme par ailleurs que \"l\'éclatement a été une hypothèse\" mais que \"nous ne l\'avons pas voulu\". \"Dès lors nous devons aller plus loin\", ajoute-t-il. \"Nous allons préparer la grande échéance : après l\'union bancaire, il faudra faire vivre l\'Europe politique\", annonce-t-il. A propos des relations avec ses partenaires européens, il estimait un peu plus tôt que la relation franco-allemande \"n\'est pas fondée des leçons ou alors sur les leçons de l\'histoire.\" \"L\'Allemagne doit faire preuve de solidarité et ce n\'est pas facile quand un pays à fait autant d\'efforts pour être ce qu\'il est aujourd\'hui\", reconnaît-il avant de mentionner la période électorale à venir pour Angela Merkel. Une situation qui expliquerait en partie les positions divergentes de l\'Allemagne et de la France au sujet du règlement de la crise européenne et en particulier en Grèce. Il se donne un autre objectif: \"ce que nous avons à faire la chancelière et moi, ce n\'est pas de monter nos opinions publiques les unes contre les autres. Nous devons approfondir l\'Europe.\" • \"La Grèce a fait l\'effort qui lui a été demandé\" François Hollande appelle notamment l\'UE et le FMI à soutenir la Grèce après le vote d\'une nouvelle politique d\'austérité. \"La Grèce ne peut pas faire davantage que ce qui lui a été exigé\", martèle le président de la République. \"Reste une question posée au FMI et aux Européens\", ajoute-t-il. \"Comment accorder un délai sans que ça coûte davantage aux Etats ?\" Une question à laquelle François Hollande dit être actuellement en train de travailler afin de \"ne pas avoir à repasser devant les parlements\" et trouver les \"techniques de refinancements\" adéquats. \"Il est temps de le faire\", conclue-t-il sur ce point. • \"Je considère que les manifestations ne vont pas mettre en cause nos politiques mais plutôt les soutenir mais je ne veux pas la récupérer\" Au sujet des mouvements sociaux prévus au lendemain de cette intervention à l\'échelle européenne, le mercredi 14 novembre, François Hollande considère que les mots d\'ordre correspondant à la ligne qu\'il défend. Il pointe en particulier la \"coordination des politiques économiques européennes\", la demande d\'une \"politique de croissance\" et \"la recherche d\'autres moyens que l\'austérité, la solidarité\". La \"Méthode\" Hollande • \"Le premier responsable, c\'est moi\" A propos des sondages, dans lesquels chute le président, François Hollande tacle à demi-mot son prédécesseur en affirmant qu\'il ne commande pas de sondage, ce qui \"contribue aux économies\". Il dit ensuite assumer les erreurs. \"On fait toujours des erreurs\", lance-t-il à cet égard. Il estime en outre que, contrairement à d\'autres présidence et gouvernements, aucun \"couac\" n\'a encore conduit à un remaniement. • \"Plus c\'est difficile, plus l\'apaisement est indispensable\" En réponse à une question sur la pertinence du concept de \"présidence normale\", François Hollande défend sa méthode. \"J\'avais dit que le pays avait besoin d\'apaisement, je le crois encore\", répète-t-il. Le chef de l\'Etat se dit en outre \"respectueux des partenaires sociaux\". Un peu plus tôt, il a appelé les syndicats à un \"compromis historique\". Pour lui, sa \"méthode n\'a pas échoué pour le moment\".L\'occasion lui est en outre donnée de défendre son Premier ministre. \"Il est sérieux, il est loyal, il est concret\", vante-t-il. • \"Je n\'ai pas tardé\" \"Trouvez-nous un gouvernement qui ait aussi rapidement pris des décisions sur sujet qui minent notre économie\", se félicite François Hollande. Il évoque à cet égard la dette et la \"question industrielle et productive\". \"Je n\'ai pas attendu la mi-mandat\" pour cela, contrairement à d\'autre gouvernements socialistes, se défend-il. Politique étrangère • \"la France reconnaît la Coalition nationale syrienne comme la seule représentante du peuple syrienLa politique étrangère fait partie des sujets mineurs de cette intervention qui a laissé une large place à l\'économie. Une annonce majeure toutefois: la France reconnaît la légitimité de l\'opposition syrienne.
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