L'hémorragie de l'emploi se stabilise ?

« Un rétablissement spectaculaire », « un très fort signal d'espoir ». Hier, à l'annonce des chiffres de l'emploi salarié pour le troisième trimestre, Laurent Wauquiez, le secrétaire d'État à l'Emploi, ne mégotait pas sur les superlatifs. Pourtant, avec 5.500 suppressions de postes selon les résultats provisoires de l'Insee, la courbe reste orientée à la baisse. Mais nul, parmi les experts ou les responsables gouvernementaux, ne comptait sur une stabilisation aussi rapide. « C'est presque une bonne nouvelle après l'hémorragie du début de l'année », confirme Alexander Law, chef économiste de Xerfi.La décélération est, en effet, très nette. Après le pic des 185.900 destructions d'emplois du premier trimestre 2009, quelque 85.400 pertes avaient encore été enregistrées au deuxième trimestre. Au total, dans les secteurs marchands, l'économie française a détruit 351.500 emplois au cours des douze derniers mois. Autre signe positif, la reprise vigoureuse de l'intérim qui a enregistré 37.700 créations d'emplois entre juillet et septembre, contre seulement 2.500 lors des trois mois précédents.Reste à confirmer ces signaux positifs dans la durée. « Les entreprises ont vu une montée en charge de leur activité, mais elles sont réticentes à embaucher, d'où leur recours à l'intérim. L'emploi stable ne devrait pas connaître d'amélioration avant six mois », reprend Alexander Law. Pour l'instant, le travail temporaire est le seul secteur à faire preuve d'une certaine vitalité. Au troisième trimestre, l'industrie a encore détruit 33.900 postes, la construction 15.100. Et avec 5.800 créations nettes d'emplois, le tertiaire hors intérim est très loin de ses niveaux d'avant-crise. Seuls un net redémarrage de l'investissement et un niveau de croissance supérieur à 1,5 % ? niveau généralement retenu par les économistes ? se traduiraient par des créations d'emplois importantes. La perspective est encore lointaine. Et la courbe du chômage risque fort de progresser encore dans les prochains mois. Déjà, entre le début de 2008 et la fin juin 2009, le taux de chômage est passé de 7,1 % à 9,1 % en France métropolitaine. Le pourcentage de demandeurs d'emploi, pour le troisième trimestre, qui sera publié le 3 décembre, risque donc de doucher les espoirs nés hier. Agnès Laurent
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