Elle porte sur cette ville qu'elle a dans le sang l'un des regards les plus forts et les plus justes. En témoigne cet extraordinaire projet « le Détroit » (de Gibraltar), commencé en 1999, exposé au Jeu de paume ou au MoMa. Un ensemble de photos lumineuses, d'installations et de vidéos qui interrogent le rapport entre le Nord et le Sud à travers des portraits d'hommes, de femmes ou d'enfants, dont le regard et les fantasmes sont tournés vers cet Occident distant de 11 kilomètres seulement. Et puis il y a la ville, prise dans les filets d'un urbanisme galopant. La résistance, ici, passe par les plantes. Un pâturage pour les moutons comme une bouffée d'air frais. Des petites fleurs qui poussent entre les interstices de la ville comme pour en repousser les murs en béton. Rien d'exotique ni de spectaculaire, mais un regard passionnant sur un monde qui est tout autant le nôtre. Yto Barrada est représentée par les galeries Polaris et Sfeir-Semler. www.ytobarrada.com

latribune.fr

14 Nov 2009, 1:47

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