Ne pas s'arrêter aux Verts

Au théâtre de Croke Park, il ne faudra pas être superstitieux car onze acteurs porteront du vert et que la grande majorité des 82.000 spectateurs aussi. Après les coups du brigadier, il sera trop tard pour mouiller son short. Pas de générale, c'est la première, immédiatement. L'équipe de France de football est dans cette situation, celle du jeune premier qui veut trouver une scène à la hauteur de ses rêves. Mais, pour cela, il faut d'abord en passer par cet examen redoutable face à cette bande de briscards irlandais rompus au combat et à l'intoxication.« C'est la dernière ligne droite avant l'Afrique du Sud. On connaît l'attente du public, on y est préparé et on va prouver qu'on veut aller au Mondial sur ces deux matchs, avance Alou Diarra. On n'a pas peur de cette équipe d'Irlande, on sait que c'est un adversaire coriace mais on doit passer. » Ce traquenard, l'équipe de France s'y est mise toute seule en ne sortant pas première d'un groupe à sa portée avec notamment cet échec rédhibitoire d'entrée face à l'Autriche (3-1). Tout le contraire de l'Irlande qui a connu une campagne de qualification, sans la moindre défaite, derrière l'Italie, pour toucher ce barrage.Guerriers celtesGonflés de confiance comme un tonneau de Guinness, les joueurs au Trèfle ne font aucun complexe face aux stars françaises. Eux aussi ont leurs vedettes comme Damian Duff mais surtout toute une tripotée de warriors celtes prêts à laisser leur peau pour un billet d'avion direction l'Afrique du Sud. « Je suis très méfiant », prévient le défenseur des Bleus Julien Escudé. Le latéral français Bacary Sagna, lui, « ne craint rien. On y va pour gagner, on n'a pas peur de l'ambiance et de cette équipe ». Il faudra que le joueur d'Arsenal transmette à ses coéquipiers ce mental pour tenir pendant un premier quart d'heure qui décidera de la tournure de la rencontre. Les Irlandais et leur presse prédisent déjà l'enfer aux Bleus à grands coups de « la France a peur » pour l'« Irish Independent » et « ils peuvent être taillés en pièces » pour « The Daily Star ».Un certain 7 septembre 2005, Thierry Henry, d'un coup de patte inspiré, avait sorti les Bleus du piège de Lansdowne Road et envoyé la France au Mondial allemand. Henry est toujours là mais Yoann Gourcuff a remplacé Zinédine Zidane. Autre lieu, autre année mais toujours cette nécessité de dompter la fougue des Verts d'Irlande pour s'écrire un avenir qu'on n'imagine pas sans un rendez-vous en Afrique du Sud au mois de juin prochain. L'exercice couperet du barrage alimente forcément les craintes de passer au travers d'un des deux matchs et donc de la qualification.Malgré tout, les hommes de Raymond Domenech s'avancent avec des certitudes nées des rencontres contre la Serbie (1-1) et l'Autriche en octobre (3-1). Il est né quelque chose dans cette équipe lors du mois d'octobre selon la formule consacrée. « On va essayer de ne pas surcharger de stress, explique Escudé. Si on peut mettre un coup de poignard là-bas, il faut le faire. Comme ça, le match retour au Stade de France aura une autre physionomie. » D'abord, il faudra passer sur le corps des Irlandais.
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