Les Européens planchent sur leur fonds de sauvetage

À peine utilisé pour la première fois pour aider l'Irlande, le Fonds européen de stabilisation financière (FESF) sera l'objet de toutes les discussions au Conseil européen de ces jeudi et vendredi à Bruxelles. Pour certains chefs d'État et de gouvernement, voire des membres de la Banque centrale européenne (BCE) et en tout cas le FMI, il faudrait songer à augmenter la dotation financière du FESF au-delà des 440 milliards d'euros nominaux mis à disposition car si un pays comme l'Espagne devait y faire appel, les fonds existants pourraient ne pas suffire. D'autres, à l'instar des dirigeants du Luxembourg, de l'Italie ou de la Belgique devraient relancer leur idée de flanquer le FESF de l'émission d'obligations européennes (« euro-bonds »). Selon le Financial Times, des « responsables européens » veulent aussi permettre au FESF, dirigé par l'Allemand Klaus Regling, de non seulement emprunter des fonds sur les marchés pour les reprêter aux États-membres de la zone euro en difficulté (comme il le fera en janvier prochain pour aider l'Irlande) mais aussi d'acheter des emprunts d'État des pays en difficulté, pour leur éviter ainsi de recourir à un véritable plan de sauvetage comme ont dû le faire la Grèce et l'Irlande. Jusqu'ici seule la BCE a procédé à ce type d'opérations sur les marchés financiers, ce qui n'a pas été sans miner la cohésion de l'institution, notamment entre le chef de la Bundesbank, Axel Weber, hostile à cette mesure, et Jean-Claude Trichet, président de la BCE. Le président de la banque centrale du Luxembourg, Yves Mersch, plaide pour un tel élargissement du rôle du fonds FESF. « On pourrait permettre que le FESF n'emprunte pas seulement de l'argent et le transfère directement mais qu'il puisse intervenir sur le marché secondaire par des achats et des ventes » [d'emprunts d'État, NDLR] a déclaré Yves Mersch au quotidien suisse Neue Zürcher Zeitung. La Commission européenne, sous l'impulsion de Paris et Berlin, proposera en tout cas un mécanisme permanent de gestion de crise de la dette devant succéder au FESF quand celui-ci viendra à échéance au printemps 2013. Le président du Conseil, Hermann Van Rompuy, proposera lui la brève phrase à ajouter aux traités européens pour y inscrire ce nouvel instrument, sans grand détail. Frank Paul Webe
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