Copenhague en plein « business day »

En matière de réduction des émissions de CO2, les industriels se contenteraient de revendiquer sans jamais rien proposer. C'est ce que leur a reproché le secrétaire exécutif de la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), Yvo de Boer, en ouverture du « business day » qui s'est tenu vendredi à Copenhague en marge des négociations sur le climat. Dans la salle, les patrons de Vestas, Iberdrola, Coca-Cola, Unilever, GDF Suez, Lafarge ou Alstom Power, sont venus pourtant affirmer leur soutien à un accord ambitieux sur le climat, synonyme de visibilité à moyen terme pour la conduite de leurs affaires. Et affirmer qu'ils détiennent les technologies permettant d'atteindre des objectifs élevés.Comme l'explique à « La Tribune » son PDG, Gérard Mestrallet, GDF Suez dispose d'un parc de production très diversifié et peu émetteur. « Combinées au nucléaire, à l'hydraulique, au solaire ou à l'éolien, nos centrales à gaz à cycle combiné, l'une des principales innovations de ces vingt dernières années, offrent une grande flexibilité. Elles émettent très peu de CO2, au contraire de celles au fioul ou au charbon, et font de notre parc un des plus performants et des moins polluants. » Les contraintes environnementales constituent aussi pour le groupe, leader en matière d'efficacité énergétique (au travers de GDF Suez Énergie Services ; 77.000 salariés et 14 milliards d'euros de chiffre d'affaires), une opportunité de marché significative. Alléchant marchéTout comme la ville durable, terrain de bataille de nombreux industriels, qualifiée par Gérard Mestrallet de « nouvelle frontière ». « Nous sommes mieux placés que nombre d'industriels qui se positionnent sur ce créneau pour proposer et gérer des équipements permettant aux collectivités d'améliorer leur empreinte écologique. »L'une des industries les plus émettrices de gaz à effet de serre, le ciment, est donc l'une des plus concernées. « Le passage à -30 % d'émissions d'ici à 2020 [envisagé par l'Europe, Ndlr] n'est pas un problème en soi, du moment qu'il s'inscrit dans un accord équitable », assure à « La Tribune » le PDG de Lafarge, Bruno Lafont. Depuis 1990, le cimentier dit avoir réduit ses émissions par tonne produite de plus de 18 % et reconnaît des marges de progression. Dans tous les cas, il plaide pour une approche sectorielle, en discussion à Copenhague, qui impliquerait tous les industriels d'un même secteur, dans tous les pays, y compris les pays émergents. « C'est le moyen le plus pragmatique et le plus efficace d'avancer, affirme Bruno Lafont. Nous souhaitons qu'il reste sur l'agenda. Il pourrait même progresser à l'occasion de Copenhague. »Chez Alstom Power, dont les solutions permettent à ses clients d'améliorer l'efficacité énergétique de leurs centrales, notamment par le captage et le stockage de CO2, on affirme que les solutions techniques existent. Mais les coûts sont tels que seul un soutien massif des pouvoirs publics, financier ou réglementaire, permettrait au marché de décoller.
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