Pas d'effet Copenhague en Bourse à attendre à court terme

Le paradoxe est criant. En dépit du sommet de Copenhague, les valeurs dites « vertes » font toujours autant grise mine en Bourse. Et pourtant, la volonté affichée par les États de réduire leurs émissions devrait profiter au secteur. Mais l'éclatement d'une bulle dans le photovoltaïque et plus généralement l'aspect hautement capitalistique des énergies renouvelables ont durablement fait fuir les investisseurs depuis la crise financière.Si l'effet Copenhague ne se fait pas encore ressentir sur les marchés, les valeurs vertes sont déjà promises à rebondir. Et le rebond sera vif. Car, dans la plupart des pays, les cadres législatifs et les incitations fiscales sont déjà en place. Ne manque plus que les liquidités. « La réglementation est là mais les financements ne le sont pas encore, ce qui pèse à l'heure actuelle sur les valorisations. Une fois que les banques auront soldé leurs problèmes de fonds propres, elles vont revenir en priorité sur ce secteur qui va alors offrir un rapport rendement-risque particulièrement intéressant », estime Nicolas Rochon, codirecteur de la gestion en charge de l'environnement à la Financière de Champlain.Les géants verts de demainDe façon sous-jacente, la révolution verte de l'économie mondiale a déjà commencé si l'on sait que l'investissement privé dans les technologies vertes a représenté 150 milliards de dollars en 2008, 130 milliards en 2009 et que 200 milliards devraient être investis l'an prochain sur le secteur. Reste que les « clean tech » ? sans doute les géants verts boursiers de demain ? sont pour l'heure aux mains des fonds d'investissement.Pour ce qui est des valeurs vertes, le redécollage en Bourse est prévu pour la seconde moitié de 2010. Le temps que les banques aient donc soldé la crise financière mais aussi que les surcapacités de certains secteurs (à l'image du photovoltaïque) se résorbent. Le marché anticipant toujours un peu la réalité, Nicolas Rochon estime qu'il va falloir se repositionner dès le premier trimestre. Mais pas sur n'importe quel secteur.« L'éolien devrait repartir plus vite que les autres car dans les énergies renouvelables, c'est la technologie la plus mature avec un coût de l'énergie produite qui a désormais atteint la parité avec celui du charbon », souligne l'expert de la Financière de Champlain. Le photovoltaïque devra pour sa part encore attendre, le temps de réaliser d'importants gains de productivité. Si les prix de l'énergie solaire ont baissé de 50 % sur les cinq dernières années et de 30 % en 2009, ils devraient encore se tasser d'autant l'an prochain. Gaël Vaut
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