Dialogue de sourds entre Pékin et Washington

Le G2 ? États-Unis et Chine ? censé structurer l'économie de la planète peine à trouver son équilibre. Il y a la question récurrente de la faiblesse du yuan qui favorise l'exportation des produits chinois ainsi que les bisbilles commerciales, avec pas moins de 12 plaintes américaines auprès de l'OMC pour cause de concurrence déloyale. Mais les différends sino-américains tendent à s'accumuler ces derniers temps. Dernier en date, la menace du célèbre moteur de recherche Google de se retirer de la République populaire, lassé des attaques pirates et de la censure tatillonne. À l'inverse, Pékin a peu apprécié l'imposition en septembre d'une taxe de 35 % sur ses pneus.Plus délicat, Washington a approuvé, la semaine dernière, la vente d'armes à Taiwan. Une ingérence dans ses affaires juge la Chine, qui considère l'île comme une partie de son territoire. Lockheed Martin a signé un contrat de 969 millions de dollars et Raytheon un de 1,1 milliard de dollars. En outre, Barack Obama s'est engagé à rencontrer le dalaï-lama avant la fin de l'année.changement de tonLa conférence internationale sur le climat à Copenhague (Danemark) en décembre avait illustré ce changement de ton, avec un Barack Obama forçant quasiment la porte d'une réunion parallèle organisée entre grands pays émergents. Signe de la montée en puissance sur la scène internationale, la Chine impose de plus en plus l'ordre du jour de l'agenda international.Aux États-Unis, le ton monte, notamment chez certains élus du Congrès. Le représentant du New Jersey, le conservateur Chris Smith, demande une loi qui interdise aux sociétés américaines de nouvelles technologies de travailler avec les gouvernements qui espionnent leurs propres citoyens. Marginal mais révélateur, des producteurs américains de fertilisants ont refusé de s'aligner sur les prix cassés des producteurs biélorusses, quitte à perdre leurs clients chinois.« J'attends que nous ayons d'abord une relation mature correspondant à la description faite par nos deux présidents : positive, coopérative et compréhensive », philosophait lundi la secrétaire d'État américaine, Hillary Clinton. Les États-Unis comptent sur la coopération de la Chine sur des sujets autrement plus graves : le nucléaire militaire en Iran et en Corée du Nord. Robert Jule
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