Retraites  : l'Élysée compte boucler la réforme en juillet

« Une troisième réforme des retraites en plein mois de juillet, ça suffit ! » s'insurge Bernard Thibault. « En plus, il y a la Coupe du monde, déclare à ?La Tribune?, à moitié sérieux, le leader de la CGT. Rien ne justifie une telle précipitation. »Cette position syndicale n'est pas l'apanage de la CGT : unanimes, les organisations s'opposent au calendrier envisagé par Nicolas Sarkozy. À savoir, un projet de loi conçu au printemps, pour être adopté en juillet par le Parlement, à l'occasion d'une session extraordinaire. Un schéma qui s'est imposé pour des raisons à la fois politiques ? la période estivale est propice aux votes sans heurts ? et techniques : le calendrier parlementaire de l'automne avec le vote du budget et de la loi de financement de la sécurité sociale est toujours encombré.RASSURER Bruxelles« Pour nous il n'y a pas d'urgence, a expliqué Bernard Thibault à l'agence Reuters. Le problème des retraites se pose effectivement, mais à moyen et long terme, et ça ne justifie pas une réforme expédiée. » La CFDT, qui, seule, avait approuvé la réforme de 2003, est sur la même longueur d'onde. Elle insistera à coup sûr sur ce point lors de son congrès en juin. François Chérèque réclame une vraie remise à plat du système, qui prendrait plusieurs mois. « À jouer seulement sur les paramètres connus, durée de cotisation, âge de départ en retraite, sans rien changer au système, on va accroître les inégalités », estime Jean-Louis Malys, le spécialiste des retraites à la CFDT. « Contrairement à ce qu'a promis Nicolas Sarkozy, on assistera alors à une baisse du niveau des pensions », ajoute-t-il.Unanimes, les syndicats voient dans ce calendrier à la fois la volonté de Nicolas Sarkozy de donner des gages à Bruxelles, en montrant que des efforts sont faits à long terme pour réduire les déficits, et la recherche d'un « coup » politique. « Nicolas Sarkozy veut brandir un symbole de gouvernance à l'approche de l'élection présidentielle de 2012 », estime Bernard Thibault.Pourtant, le chef de l'État devrait passer outre cette opposition syndicale. « Tout est sur la table, les paramètres sont connus, cela nous permet de gagner de nombreux mois », confie-t-on à l'Élysée. I. B.
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