Jens Beutel, maire de MayenceQuelle est la situation financière de votre ville ? La crise a touché nos recettes dans une mesure considérables. Parallèlement, nos dépenses ont progressé en grande partie en raison de nos obligations légales croissantes. Il a fallu, par exemple, investir dans les structures de garde pour la petite enfance, afin de satisfaire à la nouvelle loi sur le sujet. Les dépenses sociales ont aussi progressé avec la crise, mais aussi avec le moindre engagement de Berlin. L'effet de ciseaux nous a coûté 100 millions d'euros. Aucune commune ne peut faire face à une telle situation. Quelles mesures comptez vous prendre ? Clairement, nous ne sortirons pas de cette situation par nos propres moyens. La plus grande partie de nos dépenses nous est en effet imposés par la loi et nous ne pouvons guère économiser de ce côté. Pour le reste, nous tentons d'être attentifs, mais la solution ne consiste pas, par exemple, à couper les dépenses culturelles qui font la vie et l'attractivité d'une ville. Nous avons également déjà réalisé une grande réforme de l'administration et il est difficile désormais de réduire les dépenses de personnel. Nous avons dû aussi embaucher, parce que c'était nécessaire, dans les Kindergartens et dans les services de pompiers. Bref, nous avons peu de marge de manoeuvre. L'Etat fédéral est-il conscient de cette situation dramatique ? L'Etat fédéral a aussi de graves problèmes financiers et préfère ne pas agir. C'est pourquoi je n'attends rien de la commission qui réfléchit actuellement sur la question à Berlin. La misère financière des communes dans toute l'Allemagne doit conduire à une nouvelle forme de redistribution financière entre Fédération, communes et Länder, fondée sur un principe constitutionnel qui n'est pas respecté aujourd'hui : celui qui paie doit disposer du financement correspondant. Nous avons besoin d'une redistribution plus équitable. Propos recueillis par R. G.

latribune.fr

14 Mars 2010, 23:18

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