Des flux de capitaux trop massifs

Leur succès ne se dément pas. Au contraire. À eux seuls, depuis le début de l'année, les pays émergents ont déjà capté à travers leurs marchés financiers près de 20 milliards de dollars de capitaux. « Ces flux représentent un vrai dilemme pour ces pays, car s'ils sont utiles à l'investissement, ils peuvent aussi s'investir trop vite et gonfler le prix de certains actifs de manière excessive », rappelle un stratège d'une grande banque. Conséquence, pour éviter les risques tout en bénéficiant des avantages que procure l'accès à ces ressources, les banques centrales de ces pays s'emploient à calmer le rythme d'appréciation de leurs monnaies en intervenant sur le marché des changes. C'est le cas notamment de l'Afrique du Sud où la monnaie locale, le rand, a connu depuis 2009 une envolée spectaculaire de près de 30 %. limiter l'entrée de capitauxOu encore de la Pologne qui, pas plus tard que la semaine dernière, s'est retrouvée, pour la première fois depuis le flottement libre de sa monnaie, en situation d'acheter des euros contre des zlotys. D'autres pays cherchent également à limiter l'entrée de capitaux sur leurs marchés d'actions. Le Brésil a par exemple fait voter l'an dernier une taxe sur les capitaux étrangers qui s'investissent sur sa Bourse. Taiwan également. Mais ce type de démarche reste rare, la plupart préférant comme la Chine avoir recours à des mesures plus populaires à l'égard des investisseurs, en augmentant notamment les ratios prudentiels de leur banque. Ces mesures restent cependant pour l'heure peu coordonnées. Au grand dam de la Russie. « Il faudrait, insiste son président, que les pays émergents échangent des informations sur les éventuelles attaques spéculatives dont peuvent faire l'objet leurs devises respectives, leurs marchés d'actions et de matières premières. » De ce point de vue, la voie est ouverte. Le sommet de Brasilia pourra peut-être signer le début de coopération en matière de gestion des risques. M. B.
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