Fonctionnaires  : entre obstacles techniques et impossibilité politique

Président du parti de gauche (PG), Jean-Luc Mélenchon s'est emparé du sujet retraite par la voie technique : mardi sur RTL, il a déclaré qu'il était techniquement impossible de changer le mode de calcul de la pension des fonctionnaires, actuellement basée sur les six derniers mois de traitement, pour l'aligner sur le privé (les 25 meilleures années de la carrière). Faute d'équipement informatique, il est imposssible de connaître les salaires au-delà de ces six derniers mois, a affirmé le député européen.Réponsee;ponse du ministre du Travail, Eric Woerth, sur la même antenne : « il n'y a pas de problème pour reconstituer la carrière d'un fonctionnaire, ce n'est pas un sujet », a-t-il déclaré aujourd'hui. Un spécialiste, le directeur du service des retraites de l'Etat (SRE), Jean-Yves Raude, n'a pas dit tout à fait la même chose, le 16 mars, devant la commission des affaires sociales du Sénat. La modification du salaire de référence, « par exemple en passant des six derniers mois de traitement aux cinq ou dix meilleures années, serait particulièrement délicate, car les données permettant de reconstituer ces éléments n'ont pas été conservées », a déclaré ce haut fonctionnaire, « seules pourraient être récupérées les données des deux ou trois dernières années ». un travail de titanLes administrations « conservent très peu de données sur les salaires. Quand on veut faire une reconstitution de carrière, on a les plus grandes difficultés, il faut retrouver tous les bulletins de paie », a renchéri Anne Baltazar (FO). « Au mieux, il faudrait aller rechercher les feuilles de paie dans chaque service auquel le fonctionnaire a appartenu, un travail de titan, souligne Philippe Soubirous, secrétaire fédéral de la Fédération générale des fonctionnaires-FO. « Et rien ne dit que ces services les aient conservées. C'est donc impossible. »Même s'il était techniquement possible, l'alignement du régime des fonctionnaires sur celui du privé nécessiterait d'intégrer les primes dans le calcul de la retraite. D'où un surcoût considérable, ainsi que l'avait souligné François Chérèque dans les colonnes de « La Tribune ». Et, les enseignants ne touchant que très peu de primes, ils verraient tous leurs retraites lourdement amputées. I. B.
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