L'Etat compte sur ses réformes pour améliorer l'efficacité des lycées

La notion de « bon lycée » a la dent dure. En publiant mercredi ses indicateurs de performance 2009 de 4.091 lycées publics et privés, le ministère de l'Education a justement voulu, pour la 17e année consécutive, offrir aux familles, qui s'apprêtent à formuler leurs voeux de lycée, d'autres outils que les classements de taux de réussite au baccalauréat (lire « La Tribune » du 14 avril). Les trois indicateurs utilisés (taux de réussite au bac, taux d'accès au bac dans l'établissement et proportion de bacheliers parmi les sortants) permettent de relativiser les seuls résultats du bac, explique Michel Quéré, directeur de la direction de l'évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP). Pour autant, ils « ne définissent pas ce qu'est un bon lycée. tout dépend de la finalité poursuivie par chaque élève ». Ainsi, certains lycées réputés pour leurs taux de réussite au bac ont-ils un mauvais taux d'accès, preuve qu'ils accompagnent mal leurs élèves de seconde jusqu'au bac...C'est d'ailleurs sur ce point que le bât blesse. Car si le taux moyen de réussite au bac ne cesse d'augmenter en France (86,2 % en 2009 contre 75 % en 1995), notamment grâce au succès du bac pro (+ 10,3 points), le taux d'accès d'une génération stagne (65,6 % en 2009 contre 62,7 % en 1995). Par ailleurs, certaines séries sont en déficit d'attractivité : la série L a perdu 30 % d'élèves depuis 1995 et la STI (sciences et technologies industrielles) 20 % en moins de 10 ans. « On doit moderniser l'offre de formation pour la rendre plus attractive », insiste Jean-Michel Blanquer, le directeur général à l'enseignement scolaire (DGESCO). Selon lui, les réformes engagées (bac pro en 3 ans depuis la rentrée 2009) et à venir (rénovation des séries STI et STL en 2011, réforme du lycée à partir de la rentrée 2010) devraient endiguer ces tendances et donc, à terme, augmenter le taux d'accès d'une classe d'âge au bac. Autre effet bénéfique, selon Jean-Michel Blanquer, une « capacité d'adaptation plus forte » des établissements puisque ceux-ci vont disposer d'une plus grande souplesse pour organiser leurs grilles horaires.objectifs prioritairesMais derrière cette « autonomie », leurs performances seront dûment pilotées par les académies qui utiliseront les fameux indicateurs pour fixer les objectifs prioritaires des lycées dans le cadre du dialogue contractuel (académies et lycées signent tous les 3 ans des contrats d'objectifs). Le ministère a d'ailleurs engagé une réflexion pour aller encore plus loin dans l'évaluation des établissements.
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