Le regard d'Hélène Fontanaud : le PS redouble sa primaire

Flash-back. Il y a quatre ans s'affrontaient pour le titre de champion du Parti socialiste à l'élection présidentielle de 2007, Ségolène Royal, Dominique Strauss-Kahn et Laurent Fabius. On connaît la suite : la présidente de Poitou-Charentes avait été désignée par les militants PS puis battue par Nicolas Sarkozy.Arnaud Montebourg, grand ordonnateur des primaires cru 2012, nous annonce une compétition étalée sur six mois, d'avril à septembre 2011. On en saura plus lors du bureau national du 1er juin. Six mois de débats, c'est prometteur, mais six mois de coups bas, d'injures et de chausse-trapes, c'est long. Et, comme filer la métaphore hellène est tendance, je dirais que c'est là que les Athéniens vont s'atteindre... Un quatuor se dégage déjà pour la bataille de 2012. En tête, Dominique Strauss-Kahn, suivi par Ségolène Royal, Martine Aubry et François Hollande. Des primaires avant les primaires ? On nous parle aujourd'hui d'un pacte conclu entre DSK et la patronne du PS. Ils s'étaient alliés pour écarter le «péril» Royal lors du congrès de Reims de 2008. Sur cette même base, le moins bien placé s'effacerait au printemps 2011 au profit du mieux placé pour se lancer dans la course. Ce qui veut donc dire qu'il y aurait en quelque sorte des primaires avant les primaires. On commence à y perdre son grec et son latin... Et n'ont-elles pas déjà commencé ces «préprimaires» ? Regardez comme Martine Aubry s'est astucieusement positionnée sur un créneau humaniste et «réformiste radical», laissant à DSK l'habit de l'austère qui ne se marre pas souvent. La première secrétaire du PS a même déclaré cette semaine que, sans DSK à la direction du FMI, la crise grecque aurait été «pire», ce qui veut dire qu'avec lui ce n'est pas non plus un chemin de roses. Le FMI «n'a pas changé»Dans cette franche ambiance de camaraderie, Ségolène Royal, tenante de «l'ordre juste» vient de jeter un peu d'huile sur le feu. Via une longue tribune consacrée à la tempête de l'euro et publiée sur son site Internet. Elle y juge notamment que le FMI «n'a pas changé après les cures d'austérité imposées en Afrique et en Amérique latine», appliquant en Grèce comme ailleurs «la même méthode : abaissement des salaires, démantèlement de la protection sociale, augmentation des taxes» ... Voilà qui laisse au moins espérer de vrais débats durant cette longue campagne des primaires.D'autant que, sur le fond, les «présidentiables» socialistes auront fort à faire pour contrer l'offensive qui se dessine déjà à l'Élysée. Nicolas Sarkozy a en effet dévoilé mardi devant une poignée de fidèles les contours de sa stratégie pour la présidentielle de 2012. Le «président protecteur» devrait succéder à «l'hyperprésident réformateur »...
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