Le chant du cygne de la croissance allemande ?

Le ralentissement allemand a bien eu lieu, mais il ferait pâlir d\'envie ses voisins. Avec une hausse de son PIB de 0,3 % au deuxième trimestre, le rythme de croissance de la république fédérale est plus faible que celui du trimestre précédent (+0,5 %). Objectivement, il est très faible. Si on exclu le recul du quatrième trimestre 2011, c\'est même le plus faible taux de croissance trimestriel allemand depuis le troisième trimestre 2009. Pourtant, relativement au reste de la zone euro, l\'Allemagne apparaît encore comme un roc de croissance. D\'autant que les économistes tablaient sur une progression de 0,2 % seulement. Pas de quoi pavoiser. Sauf qu\'en ces temps de récession en Europe du sud et de croissance zéro en France, le moindre mouvement positif prend des allures de glorieuse victoire.Le commerce extérieur soutient la croissanceDestatis, l\'Office fédéral des statistique rendra public la semaine prochaine le détail des contributions à cette croissance. Mais d\'ores et déjà, il prévient : le moteur de la croissance allemande, c\'est le commerce extérieur. L\'extension de l\'excédent commercial a compensé la chute des investissements, notamment dans les biens d\'équipement, précise Destatis.Phase difficile à venirDu coup, l\'Allemagne pourrait avoir manger son pain blanc et ce bon trimestre être trompeur. Devant la crise européenne et sa contagion au reste du monde, l\'industrie allemande a cessé d\'investir. Les importations de biens d\'équipement ont alors chuté, tandis que les commandes à l\'étranger étaient honorées, élargissant encore l\'excédent commercial. Mais dans les mois qui viennent, les carnets de commande à l\'export vont se vider : depuis décembre, les commandes à l\'industrie allemandes reculent, de 7,6 % en juillet. C\'est du reste la raison de la fin de l\'investissement des entreprises. Viendra un moment où le recul des importations ne pourra plus être plus fort que celui des exportations, parce que la consommation se maintient outre-Rhin et parce que l\'Allemagne doit importer son énergie. Alors, la compensation de la chute des investissements par l\'excédent commercial ne sera plus possible. Les économistes d\'Allianz, d\'ordinaire assez optimistes, préviennent du reste : \"la croissance allemande cale\". Soutien publicReste un détail piquant : les dépenses publiques devraient être outre-Rhin, un élément notable de contribution à la croissance. En un an, du premier trimestre 2011 à celui de 2012, la consommation de l\'Etat allemand a progressé de 1,9 %, contre 1,6 % pour le PIB. Autrement dit, Berlin ne suit pas vraiment les mots d\'ordre d\'austérité qu\'elle lance au reste du continent. Mieux même, elle soutient son économie par de la dépense publique, même si ce soutien est faible et il faut rappeler que la réduction des déficits allemands s\'expliquent plus par la hausse des recettes que par la baisse des dépenses.   
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