Egis et Iosis se marient pour mieux peser à l'international

C'est un secteur méconnu mais qui pèse en France près de 20 milliards d'euros, selon Syntec-Ingénierie, et emploie 130.000 personnes. Les ingénieristes du BTP conçoivent bâtiments et infrastructures et apportent une partie de la matière grise. Quand ils réalisent 1 euro de chiffre d'affaires en France, ils en génèrent 30 à 40 pour l'industrie du BTP. Le mariage annoncé jeudi entre Egis, la filiale ingénierie et conseil dans les infrastructures de la Caisse des dépôts, et Iosis, son alter ego dans le bâtiment et le génie civil industriel, qui s'étaient fiancés il y a un an (Egis ayant pris 34 % de Iosis), vise à permettre au nouvel Egis, fort de 815 millions d'euros de chiffre d'affaires et de 10.000 salariés, de gagner en visibilité, en efficacité, et en surface financière. Utile quand on sait que, sur certains grands projets internationaux, les sociétés d'ingénierie françaises se sont retrouvées hors compétition car trop petites. Le nouvel Egis (dont la CDC détiendra 77 %) supplantera le français Artelia, issu de la fusion de Coteba (bâtiment) et Sogreah (eau et environnement) qui réalise 300 millions d'euros de chiffre d'affaires. Mais il restera en deçà des leaders européens, les néerlandais Arcadis (1,7 milliard d'euros de chiffre d'affaires) et Grontmij (qui a racheté le français Ginger pour peser 1,1 milliard), les britanniques Atkins (1,6 milliard) et Mott MacDonald (1,15 milliard) ou le leader mondial, l'américain Aecom (4,3 milliards). Nucléaire et secteur minierEgis veut porter de 57 % à 60 % la part de son activité à l'international et vise 1,2 milliard d'euros de chiffre d'affaires dans cinq ans. Il compte notamment se développer dans le nucléaire et le secteur minier. « Pouvoir associer ingénierie du bâtiment et ingénierie du sous-sol a été un argument déterminant pour que Egis-Iosis remporte le contrat de la conception des bâtiments du futur réacteur nucléaire Iter », note Bernard Le Scour, vice- président de Iosis. Ce dernier et son homologue Bernard Boyer se retirent du nouveau groupe tout en gardant un rôle de conseil pour laisser les manettes au directeur général d'Egis, Nicolas Jachiet, et permettre aux cadres plus jeunes de gagner en responsabilité. Sophie Sanchez
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