Nicolas Sarkozy veut contrer la gauche sur le projet pour 2012

Nicolas Sarkozy avait prévenu. A partir du second semestre 2011, le chef de l'Etat « ne fera plus que de la politique ». Pour préparer dans les meilleures conditions la présidentielle de 2012. Mais avant même cette nouvelle campagne, l'Elysée et la majorité s'apprêtent à livrer une nouvelle bataille des idées contre la gauche. Appliquant encore et toujours la thèse de Gramsci, pour qui « la victoire idéologique précède toujours la victoire politique ». A première vue, le climat semble peu favorable pour Nicolas Sarkozy, au plus bas dans les sondages, confronté au mouvement sur les retraites. Mais dans l'entourage du chef de l'Etat on fait le pari que la gauche ne réussira pas à récolter les fruits politiques de la révolte, tout comme elle a échoué à tirer profit de la crise économique et financière de 2008. Nicolas Sarkozy est donc décidé à « appuyer là où ça fait mal » pour priver d'air le Parti socialiste. « Les majorités qui sont mortes sont les majorités qui n'avaient pas d'idées », a-t-il martelé mercredi devant des députés centristes.L'offensive se déroule sur plusieurs fronts. Celui de la crédibilité tout d'abord. Pas un ténor de l'UMP n'a manqué à l'appel pour fustiger les déclarations de Ségolène Royal sur l'entrée des lycéens dans le conflit des retraites. porte-à-fauxDe la même façon, un rapport du FMI sur le recul nécessaire de l'âge de départ à la retraite a été utilisé jusqu'à la corde pour tenter de placer Dominique Strauss-Kahn en porte-à-faux avec son parti. L'UMP met d'ailleurs en doute l'engagement du PS de revenir à la retraite à 60 ans en cas de victoire en 2012. Nicolas Sarkozy entend ensuite profiter du temps utile que lui laisse le PS, qui ne désignera son candidat qu'à l'automne 2011, pour « déminer » les terrains où la gauche a marqué des points ces derniers mois. « Il y a péril en la demeure côté fiscalité », reconnaît un responsable de la majorité. Les six premiers mois de l'année 2011 serviront donc à élaborer une réforme de la fiscalité sur le patrimoine.Mais en affirmant qu'il allait « réformer jusqu'au dernier jour du quinquennat », Nicolas Sarkozy a abattu de nouvelles cartes. Le chef de l'Etat a ainsi évoqué le chômage des jeunes, un dossier sur lequel plusieurs des « présidentiables » socialistes se sont exprimés ces dernières semaines. Dans la majorité, certains élus soulignent toutefois que cette « démoralisation » du camp adverse n'exonère pas le chef de l'Etat d'un travail de reconquête de son propre électorat. Un travail entamé pendant « l'été sécuritaire ». Car le risque de l'abstention et du vote extrême demeure vif pour 2012. Hélène Fontanaud
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