Le nouvel exécutif néerlandais veut chasser déficits et immigrés

Un peu plus de quatre mois après les élections législatives anticipées du 9 juin, les Pays-Bas ont enfin un gouvernement. Assuré du soutien au parlement du parti d'extrême droite de Geert Wilders, le nouvel exécutif minoritaire est entré en fonction jeudi et s'est fixé comme priorité de réduire les déficits publics et l'immigration. Le nouveau Premier ministre, Mark Rutte, dont le Parti libéral (VVD) a remporté d'une courte tête les élections législatives, dirige une coalition péniblement constituée avec les chrétiens-démocrates du CDA. Les libéraux et les chrétiens-démocrates ne totalisent que 52 sièges de députés sur 150. Ils ont besoin du soutien des 24 députés de Geert Wilders pour avoir une courte majorité parlementaire. La coalition minoritaire de centre droit a donc signé un accord de « tolérance » avec le parti anti- islam de Geert Wilders. Le parti de Geert Wilders n'est pas entré au gouvernement. Mais il a clairement imprimé sa marque. L'exécutif prévoit notamment une réduction des dépenses publiques d'ici 2015 de plus de 3 % du PIB mais aussi la diminution de moitié de l'immigration, l'interdiction du foulard islamique pour les employés de la police et de la justice ainsi que l'interdiction de la burqa. La nouvelle équipe ne semble toutefois pas en mesure de mener une politique ambitieuse de réforme économique. « C'est bien d'avoir enfin un gouvernement mais l'accord de coalition montre qu'il ne faut pas attendre grand-chose sur la scène économique dans les années qui viennent », a estimé Nico Klene, économiste à ABN Amro.de l'eau dans son vinMark Rutte, qui s'était engagé à libéraliser l'économie pour la revitaliser, a visiblement mis de l'eau dans son vin, sous la pression de Wilders. Une réforme en profondeur du marché du travail ou des aides au logement n'est désormais plus à l'ordre du jour. Le système de retraite ne sera pas davantage réformé, l'âge du départ à la retraite sera hissé de 65 à 66 ans d'ici 2020 mais jusqu'à 67 ans comme envisagé. En revanche, le gouvernement pourrait se montrer beaucoup plus critique à l'égard de l'Union européenne et s'opposera fermement à l'entrée de la Turquie au sein de l'Europe. La plupart des Néerlandais pensent que le gouvernement de Mark Rutte n'ira pas jusqu'au bout de son mandat.
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