Enfant, il passait son temps à observer les toiles accrochées au mur de chez ses grands-parents. Très vite, on a donc commencé à lui offrir des tableaux pour son anniversaire. Et lui n'a pas tardé à se piquer au jeu. Jusqu'à devenir l'un des plus jeunes collectionneurs d'art français.« L'art, c'est la vie. L'art, c'est ma vie », résume Guillaume Houzé, 30 ans dans quelques mois. Mais l'art est aussi pour le petit-fils de Ginette Moulin, la présidente du conseil de surveillance du groupe Galeries Lafayette, une conviction familiale.C'est d'ailleurs avec sa grand-mère qu'il collectionne, révélant chaque automne, au moment de la Fiac, leurs achats de l'année dans une exposition baptisée « Antidote » et présentée à la Galerie des Galeries aux Galeries Lafayette. « Au départ, nous ne nous intéressions qu'à la scène française dans une volonté de montrer la vitalité créatrice de notre pays, rappelle Guillaume. Pour cette sixième édition d'?Antidote?, nous avons décidé de faire dialoguer le travail de cinq artistes européens avec celui de deux Français. » Au fil des années, cette passion du jeune homme pour l'art est devenue un art de vivre. Son quotidien. Non content d'avoir intégré l'équipe marketing du groupe familial, il en dirige aussi depuis peu la branche mécénat. Ce qui lui permet de passer une grande partie de son temps auprès des artistes, des designers ou des galeristes. « Ce sont ces derniers qui ont aiguisé mon regard, tient-il à mentionner. Le rôle des marchands est essentiel. »On ne s'étonnera donc pas de voir, cette année encore, le groupe être le partenaire officiel de la Fiac. Mais pas question pour Houzé de se contenter de donner un chèque. « Il nous a paru intéressant d'apporter du contenu », tient-il à préciser. Ainsi est né le « secteur Lafayette », un programme permettant de financer les stands d'une quinzaine de jeunes galeries françaises et étrangères sélectionnées par un jury composé de grandes personnalités du monde de l'art. À la charge de ces dernières de présenter le travail d'un ou deux artistes. Au final, l'un d'entre eux se verra remettre le prix Lafayette notamment doté de l'achat d'une oeuvre par le groupe et d'une exposition l'année suivante au palais de Tokyo. Ces actions de mécénat artistique menées au nom du groupe familial devraient prendre plus d'ampleur encore. « Nous réfléchissons à un projet de fondation ou à un fonds de dotation d'ici à l'horizon 2013-2014. » Rendez-vous est pris. Y. Y.« Antidote 6 », jusqu'au 8 janvier. www.galerieslafayette.com. Proclamation du Prix Lafayette 2010 le 21 octobre. Carol Bove, lauréate 2009, est exposée au palais de Tokyo jusqu'au 31 octobre.

latribune.fr

14 Oct 2010, 23:23

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