Délicate phase de test pour le B787

AéronautiqueNouvelle étape cruciale pour Boeing. Avec près d'un an et demi de retard, le B787 Dreamliner, un long-courrier de moyenne capacité (220-300 sièges) doit effectuer ce mardi à Seattle à 10 heures heure locale (19 heures de Paris), son premier vol d'essai. Le point de départ d'une campagne d'essais en vol très courte, puisque l'avionneur entend livrer son premier exemplaire à All Nippon Airways au cours du dernier trimestre 2010. Avec deux ans et demi de retard sur le calendrier initial. Soit une certification obtenue entre neuf et douze mois quand il en a fallu onze pour le B777, et 22, pour l'A380.Certes Boeing a prévu de mettre en ligne 6 avions pour les tests. Mais l'objectif reste ambitieux. Et un nouveau dérapage des livraisons n'est pas à exclure. Car le B787 n'est pas un avion « normal ». C'est le premier avion de l'aéronautique civile à être construit majoritairement en matériaux composites (50 % contre 11 % sur le 777 et moins de 30 % sur l'A380) et non pas en aluminium comme c'est le cas sur les appareils précédents. De fait, alors que toute phase de tests reste par nature soumise à d'éventuels aléas, celle d'un « avion en plastique », bourré de nouvelles technologies, apparaît donc incertaine. Tout nouvel imprévu entraînant une modification de taille serait à la fois coûteux en temps et en argent.comportements modélisésD'autre part, la durée très courte de la certification du Dreamliner repose sur une part non négligeable de certification virtuelle. « Boeing avait modélisé certains comportements de l'avion qui dans les faits, ont différé par rapport à ce qui était prévu, explique un analyste. Aujourd'hui il y a peut-être des doutes, et la certification de l'avion passera peut-être par plus d'heures de vols que prévu ». Depuis deux ans, en contraste avec son succès commercial (840 commandes) le B787 multiplie les déboires : sous-traitants défaillants, défaut de conception, pénurie de rivets et, fin juin dernier, à quelques jours du premier vol d'alors, fragilité observée sur la partie qui assure la jonction des ailes et du fuselage. Celle-ci doit être renforcée.Toutes ces modifications auront-elles un impact sur les performances de l'avion promises par Boeing ? Certains transporteurs s'interrogent. « Il faut s'inquiéter de sa capacité à livrer cet appareil comme il était conçu à l'origine », a déclaré en septembre le PDG d'Oman Air, Peter Hill. Comme beaucoup de ses homologues, il prendra une décision sur le maintien de sa commande « une fois qu'il aura vol頻. Des compagnies prêtes à passer commande aussi.
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