Sarkozy annonce 35 milliards d'emprunt et des économies

Nicolas Sarkozy a annoncé lundi, comme prévu, un emprunt de 35 milliards, dont 13 déjà financés, via le remboursement par les banques des sommes prêtées par l'État pendant la crise. Le chef de l'État a en outre repris à son compte le chiffrage, très hypothétique, de la commission Juppé-Rocard, d'un total de 60 milliards d'euros d'investissements, grâce à l'apport du secteur privé. La distribution des sommes empruntées sera gérée, sous l'autorité de Matignon, par un « commissaire général à l'investissement », l'ex-médiateur du crédit René Ricol, associé à un comité de surveillance, co-présidé par Alain Juppé et Michel Rocard.Surtout, Nicolas Sarkozy a assorti son propos d'un développement sur la dépense publique, trop lourde à ses yeux. « Il faut dépenser moins et dépenser mieux », a-t-il déclaré, confirmant la tenue en janvier d'une « conférence sur le déficit de la France », associant État, collectivités locales et Sécurité sociale. D'ores et déjà, il a été décidé que les intérêts correspondant aux 22 milliards d'euros empruntés sur les marchés seraient gagés par des économies équivalentes dans le budget. Un collectif budgétaire, présenté le 20 janvier, le prévoira. Nicolas Sarkozy a, par ailleurs, repris à son compte les orientations de la commission Juppé-Rocard, misant sur les universités et la recherche, grandes gagnantes de l'opération, mais excluant délibérément de sa politique d'investissement le volet infrastructures et logement. Les gagnants. Les universités sont les grandes gagnantes, mais pas toutes. Seule une petite dizaine de pôles regroupés auront droit, chacun, à une dotation inférieure à 1 milliard d'euros. « Nous avons clairement voulu contourner les structures universitaires actuelles, en évitant le budget de l'enseignement supérieur », explique l'économiste Jacques Delpla, membre de la commission Juppé-Rocard. Le chef de l'État a choisi aussi de privilégier la recherche et l'innovation, avec 2 milliards d'euros consacrés à la recherche technologique (voir ci-dessous) et le numérique. En outre les PME auront droit à de nouveaux financements (400 millions d'euros pour l'amorçage). L'Élysée n'oublie pas de soutenir le véhicule électrique et l'avion du futur. Les perdants. Ministre de l'Industrie, Christian Estrosi s'était plaint du manque de financements en faveur du secteur dont il a la charge. Avec 1 milliard d'euros pour les états généraux de l'industrie, il a obtenu une compensation, mais rien n'est prévu pour soutenir l'industrie traditionnelle. Sont également perdantes toutes les entreprises du bâtiment, et plus généralement le secteur du développement durable. Les écologistes ne s'y trompent pas, qui dénoncent l'absence d'investissements en faveur du ferroviaire, de la rénovation thermique des logements, et plus généralement du développement durable. Ils ont d'ailleurs jugé que le grand emprunt était « très éloigné des enjeux climatiques et énergétiques de Copenhague », où Nicolas Sarkozy est attendu jeudi.
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