Les meilleures universités recevront chacune près de 1 milliard d'euros

Ce sont donc 10,5 milliards d'euros qui iront à l'enseignement supérieur (hors formation professionnelle, lire ci-contre), priorité numéro un du grand emprunt. S'ils sont proches des préconisations de la commission grand emprunt, les arbitrages dévoilés hier ont réservé quelques surprises. Tout d'abord, grâce à l'emprunt, le gouvernement a enfin trouvé l'astuce pour compléter, à hauteur de 1,3 milliard d'euros, l'opération Campus lancée début 2008, consistant à rénover les locaux universitaires. Depuis, sur les 5 milliards promis, la vente des actions d'EDF n'avait rapporté que 3,7 milliards. Un manque à gagner régulièrement pointé par les 10 campus sélectionnés qui critiquent par ailleurs le fait de ne pas « voir la couleur de l'argent » en raison du montage choisi : les dotations annoncées sont non dépensables et placées sur un compte spécial du Trésor, seuls les revenus pouvant être utilisés. Ce reproche a dû faire mouche. Car l'autre surprise vient de l'option choisie pour octroyer à 5 à 10 « campus d'excellence » 8 milliards d'euros. L'Agence nationale proposée par la commission a fait long feu (lire « La Tribune » du 7 décembre). Même l'idée d'une fondation n'a pas été retenue. Les campus, sélectionnés par un jury international, recevront leur part « en propriété propre » (chacune aura donc près de 1 milliard d'euros, a affirmé le chef de l'État), après toutefois une période probatoire, le temps que les universités renforcent leur gouvernance. « Les dotations reviendront tout d'abord à une fondation, mais à terme l'argent reviendra aux acteurs », nous assurait hier Valérie Pécresse. La ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche va finaliser ces deux prochains mois un cahier des charges, afin de lancer en février un appel d'offres pour ce « plan Campus 2 », qui concerne, cette fois, l'immatériel. Mais quid de ces nouveaux campus ? s'agira-t-il de pôles de recherche et d'enseignement supérieur (Pres) ? De regroupements d'écoles doctorales, tels que le prône l'économiste Philippe Aghion ? La remise de son rapport en janvier ainsi que celui de l'inspection générale sur les Pres fourniront un début de réponse.PrudencePour autant, la prudence reste de mise. Le gouvernement refusant le saupoudrage, le risque est que certaines universités soient oubliées, relève Jean-Loup Salzmann, le président de Paris XIII. « Il ne faut pas que les pôles non mondiaux en souffrent », ajoute Simone Bonnafous, vice-présidente de la Conférence des présidents d'université (CPU). Bertrand Monthubert, secrétaire national du PS à la recherche et à l'enseignement supérieur, dénonce un « mirage ». Pour lui, il aurait été plus simple d'augmenter le budget des universités, alors qu'il est prévu d'annuler 150 millions d'euros de crédits de paiement en cette fin d'année. Clarisse Jay
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