Intel efface deux années de crise

En 2009, Intel a régulièrement dépassé les anticipations des marchés, reflétant une résistance inattendue du secteur technologique, et servant de locomotive au secteur en Bourse. Jeudi, le numéro un mondial du microprocesseur, qui donnait le coup d'envoi des publications des géants américains de la high-tech, n'aura pas dérogé à la règle. Sur le quatrième trimestre, Intel est presque revenu à ses niveaux de ventes d'avant-crise. Son chiffre d'affaires s'est élevé à 10,6 milliards de dollars, en hausse de 28 % sur la même période 2008, au paroxysme du vent de panique qui avait pétrifié l'économie mondiale. Ce niveau de chiffre d'affaires, équivalent à celui du quatrième trimestre 2007, a sensiblement dépassé les prévisions des analystes. Le niveau de marge brute dégagé par Intel au quatrième trimestre, situé à un niveau record de 65 %, a également été salué par les marchés, tout comme ses prévisions pour le premier trimestre. Sur l'ensemble de l'exercice, le résultat net d'Intel a atteint 4,4 milliards de dollars, en recul de 17 % sur un an, mais impressionnant compte tenu du contexte économique dans lequel il a été obtenu. Supériorité sérieusement bousculéeIntel, dont les microprocesseurs équipent quatre ordinateurs sur cinq dans le monde, a profité en 2009 de la bonne résistance du marché du PC, soutenu notamment par les achats de portables des particuliers. Selon les dernières données de Gartner, le marché du PC a en effet connu une croissance de 5,2 % en volume en 2009, avec 306 millions d'unités écoulées. Le groupe a en particulier bénéficié de son écrasante domination sur le segment de microprocesseurs pour ordinateurs ultraportables, ou netbooks, qui s'écoulent comme des petits pains. En témoigne la hausse de 167 % des ventes de sa division en charge du processeur Atom, destiné à ce type d'ordinateur. Mais les résultats d'Intel ont également envoyé un signal encourageant concernant une éventuelle reprise des investissements des entreprises. Au quatrième trimestre, les ventes de sa division centre de données, qui commercialise les composants pour serveurs, ont augmenté de 21 %. « Ce dont nous avons bénéficié à partir du second semestre, et ce dont nous continuerons à bénéficier pendant 2010, est l'extraordinaire retour sur investissement que permet le déploiement de nouvelles technologies de serveurs », a déclaré Paul Otellini, le PDG d'Intel, qui a ajouté tabler sur une reprise « modeste » de la demande des entreprises en 2010. Pour Intel, l'exercice 2009 n'aura donc au final pas été aussi négatif que redouté en début d'année. D'un point de vue financier, en tout cas. En revanche, l'image d'un groupe dont la suprématie tiendrait à la seule supériorité technologique a été sérieusement bousculée. En mai, Intel a été condamné à la plus forte amende jamais infligée par la Commission européenne, de 1,06 milliard d'euros, pour abus de position dominante. En novembre, c'était au tour du procureur de New York de porter plainte contre Intel en l'accusant d'avoir versé des milliards de dollars aux constructeurs informatiques pour exclure des produits concurrents. Un mois plus tard, le gendarme de la concurrence américain, la Federal Trade Commission (FTC), lui emboîtait le pas, reprochant au groupe d'avoir abusé de sa position dominante pour « freiner la concurrence ». En novembre, Intel avait par ailleurs accepté de verser 1,25 milliard de dollars à son concurrent AMD pour solder tous leurs contentieux juridiques.
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