Mettre les chaussettes du pape et de la curie romaine à la portée de tout un chacun. Cette idée de business, au départ facétieuse, est venue à Vincent Metzger et Jacques Tiberghien en entendant l'ancien Premier ministre Édouard Balladur « se plaindre de ne pas trouver ses chaussettes rouges Gammarelli en France ». « Nous avons eu alors l'idée de les lui vendre par Internet », s'esclaffent ces deux étudiants de 24 ans, fraîchement diplômés d'HEC et de l'ESCP.Après un petit tour à Rome pour faire connaissance avec ce tailleur, fournisseur officiel du Vatican depuis 1798, les deux entrepreneurs en herbe rentrent avec une cinquantaine de paires rouge, violet et noir (cardinal, évêque, prêtre), qu'ils écoulent... en à peine deux semaines l'été dernier ! En septembre, ils repartent donc négocier l'exclusivité de la vente sur le Net, en échange d'un prix d'achat à 9 euros, deux fois plus que le coût de fabrication, pour une revente à 20 euros la paire. Et ils revoient le marketing. « Il fallait retravailler l'histoire des papes sans tomber dans la bigoterie pour pouvoir toucher tous les hommes épris d'originalité et d'élégance », expliquent-ils en coeur. Leur objectif d'écouler 25.000 paires pour réaliser 500.000 euros de chiffre d'affaires la première année est déjà, selon eux, sur le point d'être atteint. Mot manuscritCela correspond à une trentaine de colis à envoyer chaque jour depuis La Poste du XVe arrondissement de Paris. Emballée dans du papier de soie blanc, chaque commande est accompagnée d'un mot manuscrit. « Nous nous inscrivons dans la tradition d'excellence des produits de luxe », affirment-ils. Reste à convertir les Français au mi-bas, remontant jusqu'au genou. En Italie, ces mi-bas représentent 80 % des ventes contre 20 % pour les chaussettes. En France, c'est exactement l'inverse. Sophie Lécluse

latribune.fr

15 Févr 2010, 23:49

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