Des projets d'infrastructures plus faciles à financer

Alors que le marché des financements de projets était complètement bloqué fin 2008, la situation s'est quelque peu détendue. Les prêteurs sont disposés à mettre des tickets de financement plus importants qu'il y a un an et demi puisqu'ils peuvent atteindre 100 millions d'euros, contre moins de 50 millions avant l'été. La réouverture l'été dernier des marchés obligataires du secteur public (« covered bonds ») a permis aux banques de retrouver des marges de manoeuvre. Le compartiment des obligations spécifiquement dédiées aux infrastructures (« project bonds ») s'est aussi rouvert. « Le coût de la liquidité reste en revanche élevé. Mais, de ce point de vue, la crise a permis un assainissement du marché : le risque que recouvrent les projets d'infrastructures est évalué à son juste prix », estime un banquier spécialisé.Le marché est loin toutefois d'être à son niveau d'avant la crise. À l'époque, les banques étaient capables d'investir de 200 millions à 1 milliard d'euros, dans la mesure où elles pouvaient syndiquer le risque ou replacer le papier. « C'est pourquoi il serait prématuré pour l'État de lever le pied sur les mesures du plan de relance, et notamment sur l'octroi de sa garantie partielle, comme il semble tenté de le faire sur certains projets en cours », fait valoir l'un de ses confrères.Toute la question est, en effet, de savoir si cette tendance va être pérenne. Or, à compter de 2011, le marché des financements est censé refonctionner seul, sans aide de l'État. Si les grandes opérations comme la ligne de TGV Tours-Bordeaux devraient se réaliser, c'est qu'elles ont bénéficié de tous les outils mis en place dans le cadre du plan de relance, à savoir la garantie de l'État, l'intervention des fonds d'épargne de la Caisse des dépôts ainsi que des financements de la Banque européenne d'investissement.capter les institutionnelsAussi y a-t-il toute une réflexion pour faire venir vers le marché des infrastructures des investisseurs institutionnels ? à l'instar des assureurs qui, par nature, peuvent financer des projets sur le long terme, puisqu'ils bénéficient de passifs longs. Les institutionnels interviennent à travers les fonds d'investissement mais l'enjeu est d'arriver à les faire venir de telle sorte qu'ils apportent une partie de la dette, sachant que les banques n'ont pas vocation à se refinancer sur quinze à vingt ans. Problème : les nouvelles règles prudentielles (Solvabilité 2) risquent de rendre plus difficile un engagement des assureurs. Sophie Sanchez
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