L'activité de la zone euro se développe à trois rythmes différents

2010 aura été pour la zone euro l'année de la reprise économique avec une croissance s'affichant en hausse à 1,7 % après une année 2009 caractérisée par une récession de l'ordre de 4,1 %. Pour autant, ce rebond cache des disparités entre les économies des 17 pays utilisant la monnaie unique.Car la zone euro marche sur trois rythmes différents. Il y a d'abord les pays qui profitent des vents favorables d'une économie mondiale alimentée par le dynamisme des pays émergents, Chine en tête. Porté par les exportations, ce groupe a comme leader l'Allemagne (+ 3,5 % en 2010 après une sévère chute de 4,7 % en 2009), les Pays-Bas (+ 1,7 %) ou encore l'Autriche (+ 1,9 %) et la Finlande. À la traîne, il y a les maillons faibles comme la Grèce (? 4,5 % en 2010), l'Irlande, le Portugal (+ 1,4 %) ou encore l'Espagne. Ils doivent impérativement réduire leurs déficits publics tout en menant des réformes structurelles avec un accès difficile aux marchés financiers. Conséquence, cette politique d'austérité a, dans un premier temps, un impact négatif sur leur croissance.Entre ces deux groupes naviguent la France (+ 1,5 %) et l'Italie (+ 1,1 % en 2010), dont la croissance n'arrive pas à décoller réellement. Elles parviennent cependant à maintenir une activité suffisante pour ne pas décrocher par rapport au groupe leader.Or le « pacte de compétitivité » récemment proposé par l'Allemagne et la France pour réduire ces différences est loin de faire l'unanimité. Les outils pour faire converger les politiques de la fiscalité sur les entreprises, les politiques salariales, les régimes de retraite, et pour s'assurer du respect des engagements en matière d'équilibres budgétaires et de réduction de l'endettement public sont critiqués.En témoigne la séance au Parlement européen à Strasbourg mardi. Les esprits se sont échauffés dans l'hémicycle strasbourgeois, en particulier du côté des élus de petits pays qui se sentent maltraités par Berlin et Paris. Ils refusent que l'Allemagne leur impose son modèle économique. À plusieurs reprises, José Manuel Barroso a mis l'accent sur une nécessaire « convergence » des économies européennes, parallèlement au souci de compétitivité. Il s'agissait pour le président de la Commission européenne de faire passer le message aux Allemands qu'eux aussi devront faire des efforts pour se rapprocher de la position des autres pays. Y. A. N. à Strasbourg et R. Ju.
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