Des vieux routiers du transport aérien l'assurent : « Cela va être une sacrée pagaille dans les aéroports parisiens ce vendredi. » Certes, Roissy, Orly et Le Bourget, fermés depuis jeudi soir en raison de l'arrivée d'un nuage de cendres volcaniques islandais, devaient en principe rouvrir ce vendredi à 10 heures, selon les premières prévisions établies par la direction générale de l'aviation civile (DGAC). Mais, avec les vols déjà annulés, c'est l'ensemble de l'exploitation qui va être perturbé en plein chassé-croisé de vacances scolaires. La DGAC a décidé de fermer 25 aéroports au nord d'une ligne Brest-Strasbourg, après que l'énorme nuage de cendres craché par le volcan islandais Eyjafjallajokull a paralysé largement le nord de l'Europe tout au long de la journée de jeudi. Fait exceptionnel, les espaces aériens britannique, danois, suédois, néerlandais et belge ont été fermés. Les aéroports de Londres devaient au mieux rouvrir ce vendredi matin. Les perturbations dans le ciel européen pourraient durer deux jours selon Eurocontrol, l'organisme européen chargé de la sécurité de la navigation aérienne. Pour la seule journée de jeudi, la compagnie scandinave SAS a dû annuler plus de 600 vols, soit les trois quarts de son trafic. risque majeurAu-delà de la réduction de visibilité pour les pilotes, les cendres crachées par les volcans constituent un risque majeur pour les aéronefs, car elles peuvent endommager les moteurs. Durant les vingt dernières années, 80 cas ont été recensés. Deux Boeing 747, avec près de 500 personnes à leur bord, ont ainsi frôlé le crash. Notamment un de KLM en 1989 qui a perdu 4.000 m d'altitude après l'arrêt de ses quatre moteurs, lesquels ont fini par redémarrer. Une vingtaine d'autres appareils ont été endommagés avec des coûts de réparation atteignant des centaines de millions de dollars. « Les particules entrent partout, et il faut faire ensuite des inspections méticuleuses sur un grand nombre d'équipements. C'est à la fois coûteux et long, explique à « La Tribune » un dirigeant de compagnie qui a déjà vécu ce phénomène. L'éruption volcanique pourrait durer encore plusieurs semaines.

latribune.fr

15 Avr 2010, 23:19

Partager :