Le Printemps et les Galeries Lafayette s'affronteront sur la Côte d'Azur

L'ambition de Paolo de Cesare est grande. Le PDG du Printemps a annoncé jeudi projeter l'ouverture d'un nouveau magasin dans le Sud de la France, sans toutefois en dévoiler davantage. Selon nos informations, ce sera pour fin 2013 à Cagnes-sur-Mer (Alpes-Maritimes) dans le futur centre commercial haut de gamme que le groupe Socri construit sur 27.500 m2, à proximité d'un casino du groupe Tranchant ouvert en 2009. Dans une région riche et très touristique, ce Printemps flambant neuf rivalisera alors avec les Galeries Lafayette, magasin exploité dans le centre Nice Cap 3000 inauguré en 1969, à 6 kilomètres de là. Ce projet relève de la stratégie de relance du Printemps entamée en 2007, après son rachat au groupe PPR par un consortium italo-allemand. Trois ans après, l'enseigne aux 17 magasins a changé de visage. Ses actionnaires ont injecté près de 200 millions d'euros dans sa modernisation. Les systèmes de gestion jugés archaïques ont été remplacés. Les rayons ont été rénovés, notamment Boulevard Haussmann, à Paris. Et l'enseigne s'est repositionnée sur un créneau haut de gamme et luxe. Avec succès, assure Paolo de Cesare. Mais le Printemps a perdu des clients, notamment les Français que ce choix du haut de gamme déroute. Mises à mal par des travaux monumentaux à Paris et par le retournement de la consommation et du tourisme, ses ventes ont reculé de 3,4 % (? 2,6 % à périmètre comparable, en excluant les 2.800 m2 en travaux) sur l'exercice clos au 31 mars 2010, après un repli de 3 % en 2008. « Le chiffre d'affaires est légèrement supérieur à 1 milliard d'euros », indique Paolo de Cesare, sans le chiffrer. cajoler chinois et russesSon grand rival, les Galeries Lafayette, assure lui avoir clos son exercice 2009 sur des ventes stables, à 2,55 milliards d'euros. « Boulevard Haussmann, les Galeries Lafayette ont progressé de 3,1 %, pour atteindre 1,009 milliard de chiffre d'affaires », indique une porte-parole. Près de 50 % de son activité sont réalisés avec des touristes. À Paris, grâce à sa rénovation, le Printemps espère mieux rivaliser avec cette grosse machine. En 2010, il table sur une progression de 6 % à 8 %, contre 1 % à 2 % pour l'ensemble de la chaîne. Notamment grâce aux touristes chinois et russes que l'enseigne cajole. Seules 20 % de ses ventes sont réalisées aujourd'hui avec les touristes de passage. Le Printemps vise 30 %. Et la rentabilité doit s'améliorer. « Notre marge opérationnelle est de l'ordre de 3 %. Il nous faut la tripler pour atteindre les 8 % à 12 % que dégagent nos alter ego américains, type Neiman Marcus », indique Paolo de Cesare. Juliette Garnie
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