Bruno de CaumontSubtil et perfectionniste, il dessine comme il respireUn stand aux Puces pendant quatre ans le conduit naturellement à décorer des appartements puis, en 2006, il montre ses premiers prototypes de meubles chez Massant.?Inspirations et style. Côté déco, c'est un néoromantique. Il pratique une réécriture très épurée du mobilier Directoire qu'il associe aux couleurs des années 1970. Prend un peu de temps à démarrer un projet car il prend celui de connaître ses clients. « Je conçois, dit-il, des maisons pour des gens qui y vivent, pas pour des gens qui ne font qu'y passer. » C'est tout dire.?Rapport entre architecture extérieure et décoration. Grande attention à l'harmonie entre l'extérieur et l'intérieur. Ne mettra pas de boiseries XVIIIe dans un immeuble des années 1950.?Ses bases. Il aime les couleurs vives. Alterne le chaud et le froid. Adaptable, il n'a pas vraiment de matériaux favoris. Aime tous les tissus, des plus sophistiqués comme le velours en passant par la soie ou le taffetas aux plus « simples » comme la grosse toile mais « améliorée » avec des broderies, par exemple. Pratique le patchwork de tapis anciens. Aime les tapis orientaux qu'il fait parfois délaver et reteinter. Il évite le papier peint, travaille ses propres motifs. Aime les fausses matières comme le faux bois. Il utilise de la peinture bio au silicate qui aspire les odeurs et des tissus 100 % naturels. Jérôme Faillant-DumasSon image de marque : le dynamisme au service de la créationIl passe treize ans comme directeur artistique des parfums et cosmétiques chez Saint Laurent. Avec son agence Love créée en 1999, il poursuit cette activité auprès des marques de luxe. En 2002, il entre en décoration et dessine du mobilier haute couture au travers de Love Editions.?Inspirations et style. Influencé par Jacques Helleu et Yves Saint Laurent qui lui ont appris que tout doit être irréprochable, il voue une admiration sans borne à Jean-Michel Franck. « J'aime les rencontres des meubles et des objets. On doit faire des choses contemporaines, sans oublier le meilleur du passé. » Il recherche l'épure indémodable. « Je ne suis pas contre le design. Mais je suis plus sur l'objet unique, à défendre le savoir-faire artisanal, l'ornementation dans la tradition des arts décoratifs. » La vie est faite de compromis. « Si je n'ai pas la possibilité de faire une cuisine sur mesure, je préfère aller chez Ikea. Chez certains cuisinistes, on va dépenser beaucoup d'argent pour se rendre compte que c'est déjà du prêt-à-porter industriel. Si on fait du sur-mesure, on s'aperçoit vite que ce n'est pas tellement plus cher que la demi-mesure. »?Rapport entre l'architecte extérieur et la décoration. Il aime épouser la situation qui se présente à lui. Dans un appartement XVIIIe, il va utiliser certains éléments contemporains pour créer du répondant.?Ses bases. Il déteste les appartements blancs « sans risques ». Aime les couleurs mates comme les cosmétiques qui pénètrent dans la peau. Très luxe, il aime les velours de soie, les gros lins, les cachemires comme les gris « flanelle » très lumineux des costumes d'hommes. Chine les tapis avec une prédilection pour les tapis ronds de Leleu ou Ruhlman. Côté matériaux, une faiblesse pour le chêne des marais qui s'oxyde bronze vert, la marqueterie de paille, l'albâtre, le Plexiglas traité dans un bon volume, le bronze.

latribune.fr

15 Avr 2010, 23:21

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