shows off

C'est dans une onde de verre et de choc, due à l'architecte romain Massimiliano Fuksas, que le Salon international du meuble fêta extra-muros sa 45e session, accueillant 270.000 visiteurs professionnels pour 2.450 exposants - ils étaient 1.900 en 2004. Ils sont 2.500 cette année. Sur le terrain, le schisme est consommé. Il y a ceux qui ne mettent plus les pieds au salon et ceux qui ne font que le off. Et, par force, les off du off. Épuisant quand on se met en tête de ratisser plus de 450 événements annoncés. Certains se résumant à la présentation d'un coussin, voire d'un savon. Né dans les murs d'anciennes friches industrielles de la Via Tortona, réhabilitées dans les années loft par quelques photographes au nez creux qui ont transformé en studios ces usines et ateliers désaffectés, le off s'est vite propagé à tout le quartier, dit de la « Zona Tortona ». Et, s'est naturellement dévoyé au point de virer au grand bazar du n'importe quoi. « Que l'on soit bien clair, le off n'existerait pas sans le salon », constate Carlo Guglielmi qui ne fait pas mystère de la préoccupation que lui procure la piètre qualité de ce qui est exhibé Zona Tortona. Voilà dix ans, les têtes chercheuses et découvreurs de talents étaient assurés de lever ici un gibier rebelle. C'est ici que se révélèrent Marcel Wanders, Konstantin Grcic, Studio Job et toute la jeune garde de l'euro-design contemporain. Seulement voilà, attirant chaque année plus de 8 0.000 visiteurs allant et venant librement, la Zona Tortona, hier totalement improvisée et foutraque, s'est depuis muée en off consacré puis, surprise, en 2008, en société à but totalement lucratif, Design Partners, avec antennes à Istanbul, Moscou et autres capitales design. Accréditation, badge, fichier, bippeur, code-barres?: Zona Tortona Design applique au secteur les mêmes recettes sélectives et excluantes appliquées par la mode. Et avec cela toutes ses mauvaises manières et un élitisme VIP en toc arrosé de mousseux de bas étage qui exaspèrent les pros. Un travers accentué depuis le débarquement en force du Village Design occupé par le groupe Poltrona Frau (Cassina, Cappellini, Gufram, Thonet-Vienna, mais plus Alias, récemment revendu) qui a claironné ne plus voir aucun intérêt à exposer au salon, tout en clamant paradoxalement son credo absolu du « made in Italy », que l'on dit mis à mal par l'actuelle politique de restructuration des marques et surtout de leur production en Italie.Pierre Leonforte
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