Les cinq enjeux de la réforme des retraites

Jour J pour ce que Nicolas Sarkozy avait appelé « la mère des réformes ». Le ministre du Travail, Éric Woerth, présentera ce mercredi à la presse l'avant-projet de loi réformant les retraites, qu'il aura transmis aux syndicats. L'enjeu est, à l'évidence, immense pour le chef de l'État, qui affiche certes la satisfaction de briser un tabou, en mettant fin à la retraite à 60 ans, mais qui, à entendre les experts de l'exécutif, « n'est pas suicidaire ». Autant dire que les réactions de l'opinion seront scrutées à la loupe, pour, au besoin, aménager la réforme. L'enjeu politique n'est pas mince, deux ans avant une probable candidature de Nicolas Sarkozy à sa réélection.Destinée d'abord à réduire le déficit du système de retraites, qui atteindrait 45 milliards d'euros en 2020 - ce qu'attendent les marchés - la réforme présente aussi un enjeu macroéconomique évident. Mais elle aura des conséquences sociales, risquant d'amputer le niveau des retraites. Et les entreprises seront concernées, comme le montre l'exemple du tourisme.Pour conforter le financement des retraites, le gouvernement a choisi de privilégier « l'approche démographique ». Pour le commun des salariés, entendre par là que le gouvernement a choisi de reporter l'âge légal de départ à la retraite. Il sera progressivement relevé dans les prochaines années. Jusqu'où?? Pas sûr que le gouvernement affiche un âge... ceci afin de ne pas donner trop prise à la critique. En revanche, la réforme fixera le rythme auquel l'âge légal sera reporté. Celui-ci sera supérieur à un trimestre par an. Avec une hypothèse d'un décalage de l'âge sur la base de quatre mois, la génération née en 1953 partirait à 61 ans, celle née en 1956 à 62 ans et celle née en 1959 à 63 ans. On sera alors en 2022.La réforme ne touchera pas a priori à la durée de cotisation. Il est vrai que les réformes de 2003 et 2008 prévoient déjà que cette durée soit portée à 41 ans en 2012 et à 41,5 années en 2020.Une volonté d'équitéLes mesures seront aussi financières. La réforme va ainsi instaurer une taxation des revenus du capital. Et, mardi, Éric Woerth a indiqué aux députés qu'il annoncera ce jour « de nouvelles mesures pour renforcer la taxation des retraites chapeaux ». Mesure qui devrait être favalisée par le patronat?: un peu plus tôt dans la journée mardi, Laurence Parisot a déclaré?: « J'ai toujours dit que le niveau de certaines retraites chapeaux n'était pas convenable. » Les hauts revenus seront aussi mis à contribution pour financer les retraites. Le taux marginal d'impôt sur le revenu serait revu à la hausse. Plus significatif serait le recours au Fonds de réserve des retraites, dont les 34 milliards d'euros pourraient être utilisés pour éponger les déficits des retraites d'ici à 2020. Reste le volet « équitable » de la réforme. Celle-ci étant censée mettre tout le monde à contribution, les fonctionnaires se verront appliquer une série de mesures. Sans doute une hausse de leur taux de cotisation retraite. A aussi été souvent évoquée la suppression ou la modification de certains avantages familiaux propres à la fonction publique.
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