STRONG>Havas boyIl entre dans chaque pièce, chaque phrase comme on entre sur les terrains de rugby anglais, les mains dans la boue mais l'élégance au jeu. David Jones, PDG de Havas Worldwide, est un combatif, évoquant sa réussite avec cette distance toute britannique.L'étudiant oisif rêvait d'une carrière de joueur de tennis professionnel, mais la publicité l'a happé au détour d'un stage chez BDH [aujourd'hui TBWA, Ndlr] à Manchester. L'agence est en compétition pour le budget Henkel?: « J'ai présenté nos propositions devant le board mondial (de Henkel), alors que j'avais 21 ans, parce que je savais l'allemand », se souvient David Jones. Bingo. BDH remporte la compétition et celui qui est encore étudiant partage sa vie entre un appartement en colocation et les vols business class pour Düsseldorf.Oublié le tennis, David Jones sera publicitaire. Après un séjour d'étude en Allemagne, il est attiré par l'international et enchaîne les postes de Londres à Paris. À Sydney, il développe en interne un service dédié à l'Internet naissant et double le chiffre d'affaires d'Euro RSCG Australie en deux ans. Dès lors, David Jones Company ne verra jamais le jour?: « Dès que je suis entré dans le parcours international, il était exclu pour moi de monter mon agence. »Sa renommée, David Jones ne la doit pas à ses faits d'armes australiens. Le coup de maître qui le fait entrer dans le cénacle des potentiels dirigeants, c'est le gain de Reckitt Benckiser en 2006. Un budget estimé à 1,3 milliard de dollars par an alors qu'il dirige la branche new-yorkaise d'Euro RSCG.Jones est dans un cercle vertueux quand il rencontre David Cameron devenu, depuis, Premier ministre britannique. Et les deux n'ont pas qu'un prénom en commun. Même année de naissance, même blazer bleu, même état d'esprit. Cameron a trouvé son « spin doctor ». Jones est sous le charme. Pour lui, il a créé le meilleur slogan de la campagne. En dessous du visage apaisé d'un nourrisson?: « Le nez de son père, les yeux de sa mère, la dette de Gordon Brown ». Depuis le 20 janvier 2009, David Jones est le PDG de Havas Worldwide et milite pour la responsabilité sociale de ses clients avec un optimisme et une naïveté toutes anglo-saxonnes.Charlotte Richard

latribune.fr

15 Août 2010, 23:33

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