Malgré un bon PIB, les problèmes de la zone euro demeurent

Il y a quatre mois, on la disait moribonde. Aujourd'hui, la zone euro semble sortie de l'ornière. La preuve, elle affiche au cours du deuxième trimestre une croissance de son PIB supérieure à celle du premier trimestre, tandis que les États-Unis font le chemin inverse. Cela a surpris la plupart des analystes. Même les marchés financiers se sont calmés, et Bruxelles et le FMI ont délivré un satisfecit sur l'application du plan d'austérité en Grèce. Bref, la résilience européenne semble en marche.Néanmoins, cette performance soulève quelques questions. En effet, elle est principalement due à l'Allemagne, dont la vigoureuse reprise compense la faiblesse des économies d'autres membres comme la Grèce, le Portugal, l'Irlande, l'Espagne et l'Italie. Autrement dit, les données ne font que confirmer une zone à deux vitesses, divisée entre les pays du Sud et ceux du Nord, la France se situant au milieu. Ce déséquilibre accentue la difficulté de l'équation à résoudre pour la Banque centrale européenne (BCE) en matière de taux. « C'est en train de devenir un très sérieux casse-tête pour la Banque centrale européenne. Si la BCE était la Bundesbank, elle aurait relevé rapidement ses taux. Mais, elle ne peut pas le faire en raison de l'Espagne, de la Grèce et de l'Italie », a déclaré à Bloomberg, l'économiste en chef d'UniCredit Group, Marco AnnunziataEn outre, les analystes continuent de penser que l'activité dans la zone euro devrait logiquement ralentir au second semestre, en raison des effets des politiques budgétaires plus restrictives adoptées par la majorité des pays, au nom de l'assainissement des finances publiques et de la réduction des dettes souveraines. Dès lors, le débat pourrait resurgir entre les partisans de la priorité à donner à la croissance et ceux qui considèrent qu'il faut au préalable assainir la situation des finances publiques. Comme pour parer à toute discussion, le ministre allemand de l'Économie, Rainer Brüderle, a précisé vendredi que la poursuite de l'application du plan de rigueur d'un montant de 80 milliards d'euros n'était nullement remise en cause.Dans un point de vue publié jeudi dans le « Financial Times », Olivier Blanchard et Carlo Cottarelli, respectivement économiste en chef et directeur des affaires fiscales au sein du FMI, mettaient en garde contre une trop forte idéologisation d'un tel débat, considérant que cette opposition était plus apparente que réelle. Seule certitude, grâce à sa performance, l'Allemagne partisane d'une maîtrise rigoureuse des déficits donne un poids certain à ses arguments.Robert Jule
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