Pas de reprise en vue dans l'aérien

transport« La crise continue. » Au risque de décevoir les tenants d'une sortie du tunnel du transport aérien, Giovanni Bisignani, le directeur général de l'Association internationale du transport aérien (IATA) a enfoncé le clou hier : « La tempête sur l'économie mondiale est peut-être moins forte. Mais pas pour les compagnies aériennes », a-t-il indiqué, en annonçant des prévisions de pertes financières pour le secteur encore plus lourdes que prévu.Pour 2009, IATA table sur une perte nette de 11 milliards de dollars, 2 milliards de plus qu'il y a encore trois mois. Pourtant, la prévision de pertes de chiffre d'affaires reste inchangée. Elle devrait être de 80 milliards de dollars (? 15 % par rapport à 2008), malgré un recul du trafic passagers (? 4 %) et de marchandises (? 14 %), moins fort que redouté en juin. Mais cette amélioration est contrebalancée par une dégringolade plus lourde que prévu des recettes unitaires en raison de la désertion des premières classes et classes affaires. « Nous ne retrouverons pas le niveau des recettes de 2008 avant 2012 », assure Giovanni Bisignani.C'est donc plutôt une hausse des coûts qui explique la nouvelle prévision d'IATA. Giovanni Bisignani redoute en effet une flambée du prix du baril liée à des espoirs de sortie de crise de l'économie. Il table désormais, pour 2009, sur un prix moyen du baril de 61 dollars, contre 56 dollars en juin. Soit un alourdissement de la facture totale des transporteurs de 9 milliards de dollars, à 115 milliards. « En 2008 et 2009, les compagnies auront enregistré 27,8 milliards de pertes nettes, beaucoup plus que les 24,3 milliards de 2001-2002 », explique Giovanni Bisignani. Et 2010 sera encore une année de pertes, malgré une hausse du trafic de 3,2 %. Elles devraient avoisiner 3,8 milliards.Les européennes à la peineÀ l'inverse de la crise qui avait suivi le 11 Septembre 2001, ce sont les compagnies européennes qui sont les plus mal en point. Leurs prévisions de pertes ont été plus que doublées à 3,8 milliards. La tendance est la même pour les transporteurs américains, qui, après avoir longuement résisté, devraient perdre 2,6 milliards et non plus 1 milliard. Au regard de leur taille, le chiffre est néanmoins moins catastrophique pour elles que pour leurs rivales européennes. Quant aux asiatiques, si elles vont rester fortement dans le rouge en 2009, à 3,6 milliards de dollars, elles devraient bénéficier plus rapidement que les autres d'une reprise en Asie. La palme revient à l'Amérique latine, seule région où les compagnies devraient être à l'équilibre en 2009. Fabrice Gliszczysnk
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