Too big to... grow ?

L'annonce est on ne peut plus symptomatique : en déclarant avoir finalement choisi de racheter ses propres titres pour l'équivalent de 4,2 milliards de dollars, le groupe minier anglo-australien BHP Billiton démontre à quel point ces petits « cadeaux » aux actionnaires ne sont finalement que des lots de consolation pas vraiment porteurs pour les entreprises qui les initient. BHP se serait, certes, bien passé de cette initiative puisque, pour la troisième fois consécutive, il était parti à l'assaut d'un homologue, dans la potasse cette fois, pour doper sa croissance. Mais il s'est à nouveau heurté à des considérations politiques qui l'ont contraint à jeter l'éponge. Du coup, il se rabat sur une opération de rachat de titres. Opérations qui n'ont plus vraiment le vent en poupe en Bourse tant elles concrétisent un manque évident d'initiative et d'imagination. Mais le problème de BHP comme beaucoup de ses homologues miniers tient bel et bien dans sa taille. Ce mastodonte de 36 milliards de dollars de chiffre d'affaires ne peut croître qu'à travers des opérations de croissance externe, la perspective de trouver de nouveaux gisements ex nihilo étant tout à fait impossible aujourd'hui. Dans ce sens, il est donc obligé de porter son dévolu sur des entreprises de taille similaire, dont les enjeux financiers sont presque toujours chasse gardée des politiques locaux. D'où la grande solitude de ces champions des mines et leur incapacité à se regrouper. Une bien grande malchance par les temps qui courent ! Ce n'est donc pas un hasard si la valorisation boursière de ces fleurons est devenue largement inférieure à celle des matières qu'ils extraient. Un comble lorsque l'on sait qu'ils sont à la tête de richesses chaque jour plus recherchées et bases d'enjeux puissants. Un comble surtout lorsque l'on sait qu'ils sont à la tête d'un cash non moins considérable qui ne demande qu'à être investi. Comme on a pu le constater lors de l'OPA manquée à... 150 milliards de dollars, soit la plus grosse transaction jamais envisagée, du même BHP sur Rio Tinto en 2008. [email protected] Pascale Besses-Boumard, rédactrice en chef
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