Restauration dynastique chez Samsung

électroniqueLe processus de transmission dynastique est en marche au sein de Samsung, le plus grand groupe industriel sud-coréen. Lee Jae-Yong, fils unique de l'ancien PDG du groupe et petit-fils du fondateur, vient d'être promu à un poste créé sur mesure de directeur des opérations de Samsung Electronics, la plus grande entité du conglomérat. L'héritier, âgé de 41 ans, qui occupait auparavant un poste discret de chargé de relations avec les grands clients, en deviendra également vice-président exécutif. Cette promotion en fera le bras droit du nouveau directeur général nommé à cette même occasion, Choi Gee-Sung.« Cette nomination s'inscrit dans la logique des ?chaebols? que sont Samsung, Hyundai ou encore Daewoo. Dans ces grands conglomérats créés par des familles coréennes, avec l'appui des pouvoirs publics, les transmissions dynastiques restent assez courantes », explique un bon connaisseur des entreprises coréennes. « En Corée, c'est à la fois assez mal vu, et perçu comme un mal nécessaire, car ces entreprises ont jusqu'à présent plutôt bien réussi au pays », ajoute-t-il. En août, un autre exemple de ce type avait en effet été donné par le président de Hyundai (automobile), qui avait nommé son fils au poste de vice-président.20 % du pib coréenAvec son accession à ce poste, Lee Jae-Yong est aujourd'hui en piste pour succéder à son père, l'ancien PDG de Samsung, Lee Kun-Hee, qui a donné au groupe la puissance qu'on lui connaît aujourd'hui. Présent sur un nombre invraisemblable d'activités, la plus grande entreprise de Corée du Sud pèse presque un cinquième du PIB du pays?! Lui-même fils du fondateur, Lee Kun-Hee a transformé Samsung en leader technologique, devenu sous sa houlette le numéro un mondial des puces de mémoires, des téléviseurs, des écrans plats, et le numéro deux mondial des téléphones mobiles. Mais, reconnu coupable de corruption l'an dernier, dans une affaire visant à sécuriser le contrôle capitalistique de son fils sur l'entreprise, Lee Kun-Hee avait démissionné de la présidence de Samsung. Soupçonné aussi, son fils avait en revanche été blanchi. « Cette condamnation n'a pas vraiment entraîné de remise en cause de ce transfert de propriét頻, observe notre spécialiste. Selon le «Korea Times», la famille détient 25,1 % de Samsung Everland, le holding de facto du groupe, en même temps qu'un acteur industriel des? parcs de loisirs.Privilège toujours, le dauphin, Lee Jae-Yong, prendra ses nouvelles fonctions au sein d'un groupe que la crise a relativement peu éprouvé. Favorisés par la faiblesse de leur monnaie, le won, les industriels sud-coréens ont taillé des croupières à l'export à leurs concurrents japonais, fragilisés par la force du yen. Sur son dernier trimestre, Samsung Electronics s'est payé le luxe de publier des résultats record avec un bénéfice net, plus que doublé sur un an, de 3.720 milliards de wons (2,12 milliards d'euros).
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