ERDF et GRDF lancent un audit sur les coûts de leur structure commune

« On va lancer, avec GRDF, un audit sur la répartition des coûts de la structure commune chargée de la distribution de l'électricité et du gaz en France », déclare à « La Tribune » Michèle Bellon, présidente du directoire d'ERDF, filiale d'EDF. « Cette réparation est historique, il est légitime qu'on l'interroge », ajoute-t-elle. Cette démarche devrait prendre quatre à huit mois. Henri Proglio avait jeté un pavé dans la mare lors son arrivée à la tête d'EDF l'hiver dernier en annonçant sa volonté de « démixer », c'est-à-dire de séparer les équipes d'ERDF (détenues par EDF) et celles de GRDF (filiale de GDF Suez) qui travaillent ensemble au sein de « l'opérateur commun », qui emploie 45.000 personnes en France.GDF Suez s'est tout de suite déclaré hostile à cette démarche. Le groupe, qui emploie environ 25 % des effectifs, contribue à hauteur de 25 % au budget de l'entreprise commune tout en bénéficiant du maillage national de l'ensemble. « Un électricien et un gazier, ce n'est pas le même métier. Ils n'ont pas la même boîte à outils », estime Michèle Bellon. « On constate déjà sur le terrain le rapatriement par ERDF de certains de ses personnels dans des unités propres », affirme un syndicaliste local. L'entreprise réfléchit en parallèle au décroisement de certains métiers. Le personnel à double casquette gaz et électricité représente moins de 20 % des effectifs. Aucun calendrier n'est cependant avancé pour ce chantier qui nécessitera la modification de la loi de 2006 instaurant le « service commun de la distribution » d'énergie.Réviser la sous-traitanceLa direction d'ERDF planche par ailleurs sur un plan stratégique sur trois ans, qui sera présenté à son conseil de surveillance le 21 décembre. L'entreprise prévoit notamment de « remettre à plat sa politique de sous-traitance ». « Le précédent directeur Michel Francony avait fixé un objectif de 70 % d'externalisation. On en est déjà à 55 % à 60 % d'activités sous-traitées », explique Michel Dupeyron, délégué CGT. Le syndicat chiffre à 1.200 suppressions de postes par an, sur les trois derniers exercices, les conséquences de cette politique. La direction n'en constate que 1.800 au total, sur un effectif actuel de 34.400 personnes. Le long conflit social de 2009 dans la région de Toulouse avait notamment été provoqué par un recours accru à la sous-traitance qui avait entraîné la suppression de 560 emplois sur 2.000, selon les syndicats. M.-C. L.
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